Collomb, les mains pleines
Avoir l’oreille du ministre de l’Intérieur peut rapporter gros. Christian Estrosi doit se frotter les mains de son entente cordiale avec Gérard Collomb. C’est en effet la besace bien garnie que ce dernier est venu hier à Nice. L’État, a-t-il annoncé, participera à hauteur de 70 millions (soit près de la moitié du coût total estimé) à la réalisation du futur hôtel de police mixte de Saint-Roch, appelé à réunir toutes les forces de police niçoises, nationales comme municipales. Il a aussi validé une hausse des effectifs de police nationale en poste à Nice. Dès le 16 octobre, 23 gardiens de la paix et 26 adjoints de sécurité supplémentaires y seront affectés, avant une seconde vague d’affectations prévue, elle, en fin d’année.
La reconnaissance faciale attendra
Il reste un point, cependant, sur lequel Gérard Collomb n’est, pour l’instant, pas décidé à donner satisfaction au maire de Nice : la légalisation du procédé de reconnaissance faciale (déjà utilisé en Allemagne), dans lequel Christian Estrosi croit beaucoup pour repérer d’éventuels terroristes, entre autres applications. Mais pour le ministre de l’Intérieur, il est trop tôt pour en faire un outil légal. « Une expérimentation de cette technologie a été menée à la RATP et elle n’a pas été totalement concluante, avec un taux d’erreur de 40 %, a-t-il indiqué. Nous allons donc attendre que cette technologie progresse encore un peu avant de l’inscrire dans la loi. Nous ferons un point dans deux ans, puisque nous serons forcément amenés à faire évoluer régulièrement le cadre législatif pour adapter notre politique de sécurité. » En attendant, au cours d’une visite au pas de charge imposée par les contraintes horaires du ministre, Christian Estrosi lui a fait miroiter hier un nouveau bijou technologique, en test depuis cet été au centre de supervision de la police municipale niçoise : une table tactile connectée qui permet de suivre, en temps réel ou en replay ,les déplacements d’individus suspects ou disparus et de répartir ainsi au plus juste les forces de police, en situation de crise notamment.