Var-Matin (Grand Toulon)

La mode du bio fait recette à Correns

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Voilà vingt ans que Correns s’est « converti » au bio et force est de constater que le petit village de la Provence Verte a eu le nez creux. Relance de l’économie, rajeunisse­ment de la population, arrivée des touristes… « Les effets sont très bénéfiques pour la commune et la région », se félicite Michaël Latz. Ancien ingénieur agronome et vigneron, le maire de Correns a compris plus tôt que les autres qu’il y avait un coup à jouer en créant « le premier village bio de France ». Maraîchers, apiculteur­s, céréaliers, éleveurs de poules… Aujourd’hui, tous les agriculteu­rs corrensois cultivent

du bio. Les pesticides ont été bannis et c’est toute la commune qui semble en profiter. «Se lancer dans le bio était une bonne manière de se démarquer », analyse Fabien Mistre, le président de la cave coopérativ­e, qui regroupe une trentaine

d’adhérents. On le sent d’année en année, ajoute le

vigneron. On accueille de plus en plus de touristes l’été qui louent des gîtes juste parce qu’ils ont vu sur Internet que le village était  % bio. » « Quand on voit débarquer TF ou des télés chinoises et coréennes, j’imagine que ça doit en faire pâlir certains »,

abonde Martin Morice, le gérant de l’Auberge de Correns. Il faut dire que la com du village est très soignée. Fervent défenseur du tourisme vert et de la démocratie participat­ive, le maire (ancien socialiste, désormais En Marche !) ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Pour lui, « l’agricultur­e bio doit avoir une dimension holistique. C’est en ayant une vision plus globale qu’on crée de l’emploi, de la richesse et une nouvelle manière de vivre », précise-t-il. À Correns, la moyenne d’âge des nouveaux agriculteu­rs qui s’installent s’est nettement rajeunie.

« C’est une nouvelle génération de paysans qui ont entre  et  ans et qui ont choisi de venir là parce que le concept est en cohérence avec leur vision du monde »,

explique Michaël Latz. Et tant pis si cela fait parler les mauvaises langues. « Dès le

début, raconte l’édile, on se moquait de nous en disant qu’on attirait que les babacools ou les bobos, mais tous ces jeunes représente­nt l’agricultur­e de demain » ,se

défend Mickaël Latz. Aujourd’hui, il ne reste

« plus un hectare de terrain agricole disponible » .Et, comme le résume Martin

Morice, « jusque-là, tout va bien, parce que le bio se vend très bien... »

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