Var-Matin (Grand Toulon)

« Ça suffit à notre bonheur »

Bien que parfaiteme­nt conscient qu’il reste de gros progrès à accomplir, Fabrice Landreau arborait un large sourire. Pas question de faire la fine bouche après ce nouveau succès

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

C’était vraiment compliqué aujourd’hui ? Oui. Les  dernières minutes ont été extrêmemen­t disputées. On n’a pas su, malheureus­ement, breaker quand il le fallait. Physiqueme­nt, on a essayé de mettre beaucoup d’intensité, beaucoup de défi physique, et à la fin, on a senti les organismes qui étaient un peu fatigués. Ça a provoqué un peu d’imprécisio­n. Les Rochelais sont vite revenus, et tout de suite, on a senti notre équipe ne plus jouer le rugby qu’on jouait d’habitude. On a plutôt essayé de préserver le score, et on s’est exposé aux contreatta­ques. Par contre, ce qui est formidable, c’est notre capacité à vraiment bien défendre notre ligne. On a eu des ballons très très chauds contestés. Cette équipe a vraiment fait preuve de beaucoup de coeur, et ça c’est bien. L’état d’esprit a été remarquabl­e. Chapeau.

Le coaching de La Rochelle vous a fait mal ? Les Rochelais ont vraiment essayé de jouer leur vatout. Ils peuvent marquer sur deux occasions en début de match où il y a juste deux petits en-avants. Ils nous ont montré aujourd’hui l’étendue du travail qu’il nous reste à accomplir, notamment dans le secteur défensif. On savait que ce serait compliqué. La Rochelle c’est l’équipe en forme, celle qui met  points à tout le monde. Aujourd’hui, on a essayé de faire corps, avec les moyens qu’on a actuelleme­nt. On est encore en phase de découverte. Donc on est super content de la victoire aujourd’hui, même si elle manque un peu de panache. L’équipe n’a pas sombré mentalemen­t. Il y a eu une période de doute, mais elle n’a pas atteint son point de rupture. Ça suffit à notre bonheur.

Ça reste un très bon de début de saison, vu les gros matches que vous avez enchaînés... Comptablem­ent, on s’en sort bien. Après, au niveau de la production du jeu qu’on fait, on a eu encore pas mal de déchets en conquête aujourd’hui, notamment en touche. C’est un secteur qu’on va devoir encore travailler, pour pouvoir mettre en place les phases de jeu qu’on veut produire.

En revanche, la mêlée, est une grosse satisfacti­on... C’était un vrai challenge. Mais la mêlée, depuis le début de notre saison, c’est le point constant de notre équipe. Il y a eu un match où on a été en difficulté, sinon ça a toujours été bien dans ce secteur. Il faut s’appuyer là-dessus et mettre nos phases de jeu en place. Il nous manque quelques automatism­es, mais on va les trouver au fil des matches.. Vous avez relancé Chiocci en mêlée. Il avait vraiment un challenge personnel à relever ? Je crois qu’il a un challenge contre lui même à relever. Nous on lui donne l’opportunit­é de jouer. Après, l’évaluation elle est sur le terrain. Il devait rentrer, il a respecté ce qu’on lui a demandé. Maintenant, à lui de retrouver son niveau de jeu, sa forme physique. Et après, son talent va s’exprimer.

Du côté des blessures... Manoa était incertain jusqu’à la dernière minute, mais on n’avait plus de solution, il fallait l’aligner. Il a ressenti une petite contractur­e au mollet, donc on a préféré le sortir par précaution. Juan Lobbe, il revient de blessure, donc c’était dur pour lui de faire  minutes. Raph Lakafia s’est accroché comme il pouvait. Ce qui est bien, c’est qu’on va pouvoir rentrer des joueurs : Kruger, Monribot, Gorgodze, Chilachava... Donc on va pouvoir avoir un peu de fraîcheur pour la semaine prochaine, et ça c’est de bon augure.

L’équipe n’a pas sombré mentalemen­t”

Vous abordez le match à Bordeaux dans de bonnes conditions ? On aimerait être encore mieux que ça. Mais cest bien de construire sur des victoires. Aujourd’hui, les Rochelais nous ont rappelé l’ampleur du travail qu’il nous reste à réaliser pour pouvoir être au meilleur niveau.

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