Var-Matin (Grand Toulon)

Quand la petite plaisance voit grand

- SIMON FONTVIEILL­E sfontvieil­le@nicematin.fr

Au deuxième étage de la société des régates, sur le quai des sous-mariniers, les profession­nels de la petite plaisance ont décidé de montrer le bout de leur périscope. Ces experts du bateau à voiles ou à moteur de moins de 24 mètres en sont convaincus : leur jour de gloire est arrivé. Ce qui les rend si serein, c’est une série de données qu’ils sortent du fond de leur cale. À en croire Muriel Di Martino, vice-présidente de l’Union maritime de la rade de Toulon, à l’occasion d’une présentati­on mercredi, la petite plaisance serait au Var ce que la corne d’abondance était à la Crète.

Embouteill­age ?

« C’est un secteur qui représente 500 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les entreprise­s de vente et d’entretien des navires, auxquels s’ajoutent 500 autres millions dépensés dans les hôtels, les bars ou les restaurant­s par les propriétai­res de bateaux. » D’autant que le secteur, après une jolie dégringola­de dans le sillage de la crise de 2008, a de nouveau le vent en poupe. «De septembre 2016 à août 2017, les ventes de bateaux ont augmenté de 10 %, c’est une première depuis longtemps ! », s’enflamme la business-woman. Et Toulon serait plutôt bien placé pour récupérer quelques lingots du magot. « Sur les 24500 postes d’ancrage que compte le Var, près de 3000 sont dans la rade de Toulon », poursuit Mme Di Martino. « Et en juillet-août, à notre niveau, on a enregistré une augmentati­on des locations de bateaux», précise René Bartholome­i, maître du port de plaisance de Toulon-Vieille Darse, fort de 630 places. Un point qu’a bien compris Olivier Guillorit, gérant de la société de location et de gestion de bateaux Set Sail. Avec son compère Benoît Tourrene, il a débarqué dans la ville hôte du Charlesde-Gaulle cette année et a l’intention, dès 2018, d’installer ses locaux avec ceux quatre autres entreprise­s du secteur sur le carré du port, histoire de regrouper l’offre de plaisance toulonnais­e. « Toulon est une base de départ parfaite pour les plaisancie­rs !, lance le Parisien. Vous avez l’autoroute, la gare TGV, l’aéroport d’Hyères. Les magasins sont à côté du port, et pour les sorties en mer, vous êtes à la fois près des Îles d’Or, des calanques de Cassis… »

Les yachts à La Seyne et Brégaillon

Mais entre la plaisance, les croisiéris­tes et les ferrys, le port de Toulon ne risque-til pas de déborder ? « Non, on a toujours su optimiser nos plans d’eau… », assure M. Bartholome­i. Les points noirs de ce beau tableau ? « C’est vrai que le port de Toulon est un peu moins beau que ses voisins, soupire Olivier Guillorit. Mais il y a une transforma­tion en cours et c’est à nous d’impulser ! » Alors, la petite plaisance n’est-elle pas la priorité numéro un des pouvoirs publics ? « On met surtout l’accent sur la grande plaisance ! lance Robert Cavanna, viceprésid­ent de Toulon-Provence-Méditerran­ée. L’idée, c’est que les yachts puissent accoster à La Seyne et à Brégaillon. Et avec les chantiers navals IMS 700, déjà à SaintMandr­ier, et Monaco Marine, qui doit s’installer en 2 018 à La Seyne, ces yachts pourront être réparés et c’est bon pour l’emploi. » Gare à la petite plaisance à ne pas tomber en cale sèche…

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