Électricité, gaz : Total veut concurrencer EDF et Engie
Le géant pétrolier Total a dévoilé, hier, une offre de gaz et d’électricité pour les particuliers, avec laquelle il compte devenir le numéro deux français sur ces marchés, libéralisés voici dix ans mais toujours écrasés par les ex-monopoles EDF et Engie. Baptisée « Total Spring », l’offre ne part pas de rien, puisque Total détient déjà le belge Lampiris. Mais ses ambitions sont démultipliées par rapport aux quelque 400 000 clients que détient actuellement la filiale en France, partagés presque équitablement entre gaz et électricité « verte ».
Dominer Direct Énergie et Eni
« On a l’ambition de convaincre assez rapidement trois millions » de clients, a annoncé Patrick Pouyanné, p.-d. g. de Total, lors d’une conférence de presse, en promettant de ne « pas attendre cinq ans » pour atteindre ce chiffre. Le groupe compte « devenir le plus gros opérateur alternatif en France », a-t-il ajouté, sans détailler ses objectifs respectifs dans le gaz et l’électricité. Autrement dit, si Patrick Pouyanné reconnaît ne pas être en mesure de concurrencer les anciens monopoles sur leurs terrains – EDF dans l’électricité et Engie (ex-GDF) dans le gaz –, Total veut prendre l’ascendant sur Direct Énergie et l’italien Eni, principaux concurrents des opérateurs historiques en France et troisièmes dans l’électricité et le gaz. Surtout, il compte s’introduire dans le chassé-croisé entre EDF et Engie : passer devant le premier dans le gaz et devant le second dans l’électricité, prenant ainsi la deuxième place sur chaque terrain, avec près de 10 % de parts de marché. Libéralisé en 2007, le marché français de l’énergie reste écrasé par les opérateurs historiques : Engie dans le gaz, avec 75 % de parts de marché, et surtout EDF dans l’électricité, avec une part de 84 %.