Toine et ses camarades vivent la vie de palace
Il n’a jamais participé à une raille, mais a incarné l’un des personnages principaux du film : Toine. « En 1967, j’habitais au Pont-du-Las, j’étais en 3e, quand un copain me dit :“Viens passer une audition”, explique JeanMichel Agnel, 65 ans aujourd’hui. Je trouve ça rigolo. Je pars acheter le livre. Je l’ai lu dans le week-end. J’ai dit : “Le personnage de Toine, c’est moi.” » Il se souvient du tournage sur une place de Claret, au Beausset... de fin février à avril. Et de la vie de palace. « On était hébergés à la Tour blanche, un grand hôtel. Comme on était habillés en railleux, on mettait un paravent autour de notre table, pour ne pas être vus. »
Bataille à coups de poissons
Les bêtises de vrais gars de la raille ne sont pas loin pour le groupe des sept. « Après la bagarre avec les poissons [une scène du film au marché, Ndlr], on s’était bourrés les poches de poissons qu’on a balancés dans la piscine de la Tour blanche !» Un prof venait donner des cours au plus grands pour compenser le mois et demi d’école buissonnière du tournage. « Ça a été un jeu, se souvient Toine. On s’est bien amusés. JeanLouis Sauvaire, qui jouait Jean a mordu au truc. Il a fait une école de théâtre à Paris [il tournera notamment dans Nans le berger, avant de décéder prématurément dans un accident de la route, Ndlr]. Moi, je me suis un peu amusé au théâtre avec des copains. » Jean-Michel Agnel jouera Les fusils de la mère Carrar de Bertholt Brecht, avant de devenir décorateur, puis prof et même éducateur de rue, au contact réel cette fois, des bandes de jeunes du Jonquet et de La Carte postale, à Toulon. Il conservera pendant des années des relations avec Jean Rambaud, l’auteur du livre qui inspira le film.