Var-Matin (Grand Toulon)

Le RCT forfait s’il rejoue le dimanche à Mayol

Le président du RCT Mourad Boudjellal, qui s’estime floué, menace de pas jouer les prochaines rencontres qui seraient programmée­s le dimanche à Mayol, quelles qu’en soient les conséquenc­es

- Textes : Fanny ROCA Photos : Dominique LERICHE

Comme souvent lorsqu’il décide de parler, Mourad Boudjellal ne mâche pas ses mots. Que ses propos puissent paraître exagérés, provocateu­rs, voire choquants, le patron du RCT s’en fiche pas mal. Alors que ses Rouge et Noir viennent d’enregistre­r une deuxième défaite d’affilée, à Mayol celle-ci, le président toulonnais avait des choses sur le coeur. Et l’a fait savoir. Dans son viseur, principale­ment : la Ligue, la programmat­ion des matches et la nouvelle répartitio­n des droits télé. Mais aussi... les arbitres. Extraits.

Les matches le dimanche

Ce n’est pas la première fois qu’il aborde le sujet. Mais hier, Mourad Boudjellal s’est montré plus véhément, plus radical, plus catégoriqu­e que jamais. Et décrété, trois jours après une nouvelle affluence dominicale à Mayol, contre le Racing 92, qui l’a fortement contrarié (environ 13 500 personnes, sur une capacité totale de 18 200) : « On ne jouera plus le dimanche. » La raison ? « Je passe ma vie à compter, à me faire contrôler, à me faire taper sur les doigts parce que je ne respecte pas les budgets, explique le président toulonnais. Età voir une entreprise organisée pour me déstabilis­er. Avec des mecs qui sont tout sauf des cons. Ils ont monté un système pour nous tuer. Avec le sourire, et avec la tête de gens honnêtes, avec des costumes, des cravates... Mais nous, on le subit. » Mourad Boudjellal détaille encore : «Le modèle économique du RCT est basé sur trois choses : billetteri­e, partenaria­t, merchandis­ing. Le dimanche, les boutiques sont fermées, le partenaria­t, c’est impossible, la moitié de nos loges vont être vides. Parce que les clients invités ne veulent pas venir le dimanche. Et les gens, de 17 h à 19 h, le dimanche, ils n’achètent pas de billet. Pendant ce temps, moi je paye tout double. » « J’en ai marre d’être la pompe à fric du Top 14, s’agace-t-il franchemen­t. On est le club qui subit le plus de préjudices avec ces nouveaux droits télé. Alors je ne suis pas contre le principe de solidarité. Ce n’est pas incohérent qu’ils soient les mêmes pour tous les clubs. Mais ce n’est pas possible que l’on soit à ce point pénalisé économique­ment. » Et de conclure : « Je ne jouerai plus le dimanche, si je ne suis pas indemnisé à hauteur du préjudice.» Que se passera-t-il, alors, si Canal+ décide malgré tout de programmer le RCT ce jour-là? «On déclarera forfait, assure-t-il. Je vous garantis que si on doit subir une relégation administra­tive, on la subira. Et s’il faut arrêter, on arrêtera. Je m’en fous.»

L’arbitrage

Interrogé sur le mal qui ronge actuelleme­nt son équipe, Mourad Boudjellal a pris tout le monde à contre-pied, en évoquant... l’arbitrage. « Soit il y a une cabale, soit je ne sais pas ce qu’il se passe, lancet-il. Il y a clairement un parti pris contre nous. Et là, c’est flagrant. Grossier. » Le président des Rouge et Noir se met alors à énumérer : «Le premier essai qu’on prend à Clermont, il est en avant. À Bordeaux, il y a un en-avant de 4 m, sur le premier essai. À Agen, à 10 minutes de la fin, on a perdu l’arbitre. On ne sait plus où il était, il ne sifflait plus rien pour nous. Dimanche, M. Charabas a été égal à lui-même. Fekitoa, sur ses appuis gratte un ballon, bloque un joueur 3-4 secondes : il siffle mêlée pour le Racing. » Mourad Boudjellal reconnaît, malgré tout, qu’il y a eu « quelques décisions favorables » au RCT – « mais très peu » .Etque « bien sûr, ce n’est pas la seule raison». Il est aussi conscient que « ce n’est pas bien de dire du mal de l’arbitrage dans le rugby. Mais je le fais, parce que je le pense. On ne peut pas jouer comme ça. Ça nous met dans le doute. Chaque week-end, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Les arbitres, quand ils nous arbitrent, on a peur. » Et termine sur le sujet: «Ça fait des années que je parle de profession­nalisation de l’arbitrage. Je persiste: les arbitres sont les parents pauvres du rugby français. Moi, je milite pour qu’ils soient formés de manière très dure, et qu’ils soient très bien payés. Mais on ne peut pas continuer comme ça. »

McAlister

Ce sont plus que des rumeurs. L’ouvreur néo-zélandais Luke McAlister, arrivé cet été à Toulon, serait déjà en passe de quitter le Var pour l’Auvergne, où les Jaunards souhaitera­ient l’engager en tant que joker médical de Camille Lopez, absent plusieurs mois après une fracture de la cheville gauche. L’ancien Toulousain n’était d’ailleurs pas à l’entraîneme­nt, hier matin. Mourad Boudjellal n’a pas confirmé. Mais tout de même confié : « On essaie actuelleme­nt de récupérer un peu des économies. Je gère mon club. McAlister a un bon de sortie. Mais je laisserai Clermont en parler. S’ils sont en contact avec McAlister, s’ils viennent me dire ‘‘On a l’accord du joueur, est-ce que vous le libérez ?’’, je dirai ‘‘oui’’. Mais pour l’instant, on ne m’a pas demandé ça. »

Castres

Avant de rejoindre la pelouse de Berg pour assister à l’entraîneme­nt des siens, le président du RCT a rapidement évoqué le sportif. Et l’échéance de samedi. « On va aller à Castres. Ça va être difficile, et peut-être qu’on va en prendre une belle. Mais on va s’envoyer. J’ai vu mon groupe, cette semaine, et je pense que les mecs ont envie, même si la victoire n’est pas impérative, de montrer autre chose que ce qu’on a vu ces derniers temps. » Premiers éléments de réponse samedi à 14 h 45...

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Le patron du RCT a annoncé qu’il refuserait dorénavant de jouer à domicile le dimanche. Pour des raisons économique­s.

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