L’école à la peine pour accompagner le handicap
L’inspection académique du Var ne parvient pas à faire face à une forte augmentation des notifications d’accompagnement scolaire du handicap. Des moyens supplémentaires ont été réclamés
Une maman hyéroise attend depuis la rentrée la nomination de l’auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui doit accompagner sa fille dans sa scolarité, en raison de son handicap. Inscrite en CP à l’école Guynemer, à Hyères, l’enfant a obtenu de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) la notification de cet accompagnement, valable depuis le 1er septembre dernier jusqu’au 18 août 2018. Mais cette notification n’a pas été suivie d’effet : l’Éducation nationale n’a toujours pas nommé quelqu’un et la scolarité de la fillette en souffre.
Une demande en très forte hausse
Son cas n’est malheureusement pas isolé. L’Éducation nationale rencontre en effet des difficultés pour faire face à une demande d’accompagnement du handicap en très forte augmentation. « Les notifications d’attribution d’un AVS sont établies en toute indépendance par la MDPH avec qui nous travaillons en toute confiance. Il se trouve que leur nombre a plus que doublé depuis trois ans, indiquent l’inspecteur d’académie du Var, Olivier Millangue et la secrétaire générale de l’inspection académique, Alma Lopes. Ce que nous pouvons dire aux familles, c’est qu’il y a un délai plus long entre la notification et l’attribution d’un AVS car nous attendons des moyens supplémentaires. Nous les avons demandés au recteur, qui est très sensible à ce problème. »
La suppression des emplois aidés n’est pas en cause
Pour répondre à ces notifications d’accompagnement scolaire du handicap, l’Éducation nationale a largement recours aux contrats uniques d’insertion (CUI), des contrats aidés dont la suppression, annoncée à la rentrée dernière par le gouvernement, n’affecte cependant pas l’accompagnement des élèves en situation de handicap. « Certes, l’Éducation nationale emploiera moins de contrats aidés, à cause de la suppression des emplois de vie scolaire (EVS), mais au niveau des auxiliaires de vie scolaire, nous allons vers une augmentation du nombre des contrats » tient à préciser l’inspecteur d’académie.
Un quota insuffisant
Pour l’heure, le Var dispose d’un quota de 522 auxiliaires de vie scolaire, avec des contrats de 20 heures, et de 405 accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) en équivalent temps plein, 40 heures par semaine (lire par ailleurs). «Ces effectifs restent en deçà du nombre d’heures notifiées par la MDPH », constate Alma Lopes. Le Var n’est pourtant pas spécialement mal doté au départ. Comparativement, le département des Alpes-Maritimes, avec une population scolaire légèrement supérieure et les mêmes moyens, parvient sans problème à couvrir les demandes d’AVS. « Nous attendons le retour du recteur qui a sollicité auprès du ministère les rallonges budgétaires nécessaires pour pouvoir mettre fin à ces situations douloureuses dont nous sommes bien conscients, conclut Olivier Millangue. Nous sommes dans une situation d’urgence et nous mettons toute notre énergie pour répondre à cette demande varoise. »