Le syndicat de la magistrature pas tendre avec Macron
« Télévangéliste » : voilà comment le syndicat de la magistrature (SM, gauche), réuni à Nice pour son e congrès, qualifie Emmanuel Macron. Le rapport au vitriol sur l’état de la justice française, publié hier, dénonce notamment sa « vampirisation » par le ministère de l’Intérieur sous la houlette du président de la République. « Du ministère de la Justice, rien n’émanera qui n’ait été au préalable annoncé à l’Élysée », estime le syndicat dans un « rapport moral » de huit pages où il explique vouloir « décrypter les projets » politiques du gouvernement et défendre « une vision de gauche du rôle et du fonctionnement de la justice ». Le syndicat déplore par exemple « les concertations orchestrées pour la fin de l’année »qui« devront être bouclées dans l’urgence pour accoucher – ô surprise – des propositions présidentielles pour la justice ». Le nouvel exécutif « manie le verbe pour travestir le réel », accuse aussi le SM citant en exemple l’engagement fin juillet du président Macron à prévoir des hébergements d’urgence pour les migrants alors que l’État contestait un mois plus tôt l’injonction du tribunal administratif de Lille d’installer des points d’eau à Calais. Fustigeant les « simplifications », le syndicat de gauche y voit la création « d’une justice sans contact où la modernité numérique dissimule mal des intérêts privés ». Le syndicat critique également l’amende forfaitaire en matière de stupéfiant annoncée en juin qu’il juge « socialement injuste, sanitairement absurde et pénalement inefficace ». Le syndicat rappelle son ambition d’une véritable « rupture du lien entre l’exécutif et la magistrature ».