Des centaines de personnes dans la rue contre l’esclavage
Paris, Lyon et Marseille : des centaines de personnes sont descendues dans la rue hier pour dénoncer l’esclavage de migrants africains en Libye, dans la foulée d’un reportage récent de CNN montrant des migrants maltraités et vendus aux enchères dans ce pays. « C’est triste, c’est un gros, gros retour en arrière. Même si on sait au fond de soi que l’esclavage existe, on ne veut pas y croire. La médiatisation de ce qui se passe en Libye nous a rappelé que c’était pourtant bien le cas », a expliqué Sylvia, 36 ans, d’origine antillaise, mobilisée à Marseille.À Paris, près de 300 personnes se sont rassemblées dans l’après-midi sur l’esplanade des Invalides à l’appel de la Brigade antinégrophobie (BAN), un collectif de militants antiracistes. La veille, plusieurs centaines de personnes avaient déjà manifesté devant l’ambassade de Libye. « Est-ce que nous sommes là pour laisser nos enfants se faire piétiner ? »alancéle porte-parole de la BAN, Franco Lollia, juché à l’arrière d’un camion face aux manifestants munis de pancartes barrées de slogans tels que « Peut-on condamner la Libye sans interroger le rôle de la France ? »« La réalité des Noirs qui sont en Libye, en Mauritanie (...), c’est un film d’horreur » dans lequel «l’Europe, les États-Unis ont la plus grande (part de) responsabilité », a-t-il déclaré. « On fait passer les Noirs pour des sauvages. (...) Nous n’avons pas à respecter des gens, un État, des organisations internationales (...) qui ne nous respectent pas. En Afrique, nous sommes toujours colonisés. » À Lyon, plusieurs centaines de personnes, en grande majorité noires comme à Paris, se sont rassemblées dans l’aprèsmidi aux cris de « Nous ne sommes pas des marchandises» ou «Stop à l’esclavage en Libye ». À Marseille, ils étaient une centaine rassemblés sur l’avenue du Prado, non loin du consulat général de Libye.« J’ai été énormément surpris qu’en 2017 l’esclavage existe encore, je ne pensais pas qu’on vendait encore l’homme noir »,a dénoncé l’un des manifestants, Bakary, originaire du Sénégal.