L’affaire Laporte-Altrad entre les mains de la justice
Mauvaise nouvelle pour le patron du rugby français Bernard Laporte : le ministère des Sports a annoncé hier qu’il va transmettre à la justice ses éléments sur les pressions qu’il aurait exercées pour réduire des sanctions contre Montpellier, le club de Mohed Altrad. Il appartient désormais au parquet saisi de décider s’il ouvre une enquête pénale ou non. En cause, une possible intervention de Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR), pour réduire une sanction contre Montpellier, l’équipe de l’entrepreneur Mohed Altrad, dont le groupe du même nom, sponsor maillot du XV de France depuis mars, avait signé un contrat d’image début 2017 avec une société de Bernard Laporte, BL Communication. Si la justice ouvrait une enquête, la position de l’ancien secrétaire d’État aux Sports (2007-2009) serait fragilisée à la tête de la FFR, où il est arrivé fin 2016, même si la ministre des Sports Laura Flessel n’a pas appelé à sa démission et que la victoire récente de la France pour l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2023 est à mettre à son actif.
Plusieurs mois d’enquête avant un éventuel procès
Dans tous les cas, une enquête judiciaire prendrait au minimum plusieurs mois, avant qu’un procès soit éventuellement ordonné ou que le dossier se referme sans poursuites. Confrontée à son premier dossier épineux depuis sa nomination en mai, Laura Flessel « va demander à la fédération d’exécuter un plan d’action, avec des mesures correctrices, pour que ça ne se reproduise plus », indique le ministère des Sports. Parmi les préconisations, le renouvellement intégral de la commission d’appel de la FFR.