Changement de nom: on dira le Sud?
La décision de déposer la marque commerciale Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, hier lors de l’assemblée plénière, surtout consacrée au vote du budget 2018 et au Plan Climat, sème le doute
L’assemblée plénière du conseil régional a débuté hier par une minute de silence en mémoire de Jean d’Ormesson et Johnny Hallyday. Et là, il y a eu unanimité. Tous les élus se sont levés et tus. L’opposition frontiste n’a rien dit non plus lorsque le président de la Région, Renaud Muselier, a annoncé que deux lieux en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, probablement des lycées, porteraient bientôt les noms de l’Académicien et du rocker. Il y a eu unanimité encore au moment de voter la généralisation de la visite du mémorial du Camp des Milles pour l’ensemble des lycéens de première et des apprentis. Ce site dans les Bouches-du-Rhône est le seul grand camp français d’internement et de déportation encore intact et accessible au public, a rappelé Agnès Rampal, élue dans les Alpes-Maritimes.
23M€ pour bien vivre en Provence
L’unanimité n’a guère été plus loin. Le FN a voté contre le budget primitif 2018, qui a dispatché 2,5 milliards d’euros. Il est largement bâti autour du Plan Climat. Celui-ci repose sur « l’impérieuse nécessité de protéger notre biodiversité », mais aussi sur « les opportunités économiques de croissance verte, de nouvelles technologies et d’emplois non délocalisables qu’une telle politique peut initier », a résumé Renaud Muselier, qui lui consacre 20% du budget d’intervention. 191 M€ iront à l’éco-mobilité, 73 M€ pour faire de Paca une région neutre en carbone, 47M € pour la croissance verte, 39M € pour préserver le patrimoine naturel et 23M€ pour bien vivre en Provence, en luttant par exemple contre la pollution de l’air. Un baromètre du bien-être permettra entre autres d’évaluer l’amélioration des conditions de vie des habitants. Gérard Bonnet a émis des réserves au nom du Conseil économique, social et environnemental (CESER) qu’il préside : effets limités sur le chômage, recettes en évolution, avec notamment le projet de vente des parts de la Région dans l’aéroport Nice-Côted’Azur pour environ 80 M€, mais qui ne sera pas suffisant pour couvrir les investissements prévus, « Les contraintes de la loi NOTRe et les attributions en baisse de l’État pèsent », a souligné le Varois Robert Beneventi, rapporteur du budget.
Paca, c’est fini ?
Sur les 69 points à l’ordre du jour, il en est un pour lequel aucun coût n’a été annoncé : c’est le dépôt de la marque « Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur » auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Cette nouvelle dénomination figurera dès 2018 sur tous les documents et supports de communication de l’institution régionale. Va-t-elle détrôner Paca, cet acronyme dont Renaud Muselier a toujours dénoncé la mauvaise sonorité et la formulation creuse? Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur pourrait vite se réduire à Région Sud : c’est suffisant pour évoquer « le bien-vivre, la lumière, les paysages de rêve », estime la majorité régionale. Le FN s’est abstenu. Toutefois, changer le nom d’une région ne se fait pas du jour au lendemain. Et pour l’instant, Paca devrait rester sur les documents administratifs.