Mais au fait, qui se cachesous le costume rouge ?
Au travail, au centre commercial, au réveillon, dans la rue... Le père Noël est incontournable. Mais à quel prix ?
L’esprit de fête est toujours là. » Comme Christian Clody a de la bouteille, on a tendance à le croire : lorsque cet intermittent du spectacle est contacté au mois de décembre, sa voix mue instantanément. « Eh oui, je suis le vrai père Noël… », entonne cet intermittent du spectacle, qui affirme avoir déjà passé Noël avec les gros bras du RCT. Difficile d’y échapper, vu qu’ils (sic) sont partout. Et pas seulement dans les centres commerciaux, ou au village de Noël sur la place de la Liberté : ils sont de plus en plus nombreux à conter fleurette jusqu’au beau milieu du salon!
Une « économie souterraine »
Bruno assume chez des particuliers, le 24 décembre, la tournée enchantée depuis une vingtaine d’années (lire ci-contre ).« Je conserve mon répertoire précieusement, expose-t-il. J’ai des clients qui m’appellent à chaque fois. » L’espace d’une soirée, le Pignantais est une micro-entreprise à lui seul. Il fait une halte d’une demi-heure, pour une « prestation » de cinquante euros, chez ses clients. Il est même concurrencé : des entreprises d’événementiel, à l’image de la société Courduroi, chassent sur le territoire. « Nous avons déjà beaucoup de demandes », avance la gérante de la boîte lyonnaise, qui jongle tout de même entre des tarifs à… 119 euros la demi-heure ! « Oui, mais le coût d’un costume s’élève à 500 euros… » Au Fêtard, célèbre enseigne locale de location de costumes, les prix font moins réfléchir Sandra. « On va faire un réveillon déguisé, histoire de mettre un peu de piment », observe la mère de famille, qui lorgne une tenue de mère Noël. Les prix de location oscillent entre 23 à 49 euros par jour. « On a une vraie clientèle spécifique à Noël, explique le spécialiste du déguisement, Pierre. Ils essaient tout comme des gamins. » Il pointe même une « économie souterraine » de quelques pères Noël amateurs; néanmoins, difficile à estimer. « Ah, tout le monde essaie de le faire aujourd’hui mais c’est difficile de gambiller entre les minots, souffle l’intarissable Christian Clody. Et puis quand je vois toutes ces tenues moisies… Mais Noël, c’est du sérieux! Moi j’ai un vrai traîneau, avec de vraies rênes. » Sur la place de la Liberté, la file d’attente, pour une photo à dix euros, devant le chalet en bois ne désemplit pas. « Il faut prendre rendez-vous, après les fêtes », plaisante le père Noël du village. C’est noté.