Var-Matin (Grand Toulon)

Keny, la force de séduction

Humble, blagueur, expériment­é, précieux… Keny, 36 ans, fait l’unanimité au sein du TEF. Il ne lui manque juste plus qu’un brin d’efficacité

- GUILLAUME RATHELOT

Avec six buts au compteur cette saison, il n’est pas le Toulonnais le plus décisif. Ni celui qui assure le spectacle. Et pourtant, Kennedy Ofong Ubenga, dit « Keny », est peut-être le plus précieux. Au point que tous ses coéquipier­s veulent être alignés à ses côtés. Car non content de les faire rire, il les rend meilleurs. « Il rend leur boulot plus facile. Il est capable de prévoir où ils vont. Et lui joue entre les espaces. Il apporte aussi beaucoup de calme, ne panique jamais, ne se précipite pas », apprécie son coach, Lluis Bernat Molina.

Joie de vivre

« Comme joueur et encore plus comme personne, il est incroyable. Il est toujours là pour aider l’équipe », note son partenaire David Busquets, qui l’avait affronté en D1 espagnole. Thiago Souza valide : « C’est un joker. Un joueur complet. Il est partout et il te donne tellement d’options, de solutions... » Quant à l’ancien, Farah Gouled, il se délecte d’apprendre encore des choses à ses côtés. Keny, 36 ans, apporte donc toute son expérience et sa science tactique, glanées au côté des meilleurs coaches et des meilleures ligues (Espagne, Japon...). Mais pas que. « Il respire la joie de vivre. Avec Nito, ils mettent de l’ambiance », apprécie Gouled. Sa bonne humeur et son rire contaminen­t tout le vestiaire, où il fait l’unanimité. Une prouesse, alors qu’il ne parle pas un seul mot de Français. « J’ai toujours été comme ça, à rigoler. Je joue au futsal, c’est ma passion, pourquoi serais-je malheureux? », questionne celui qui a quitté la Guinée Équatorial­e pour l’Espagne quand il avait 2 ans. Quand on lui demande s’il se sent comme le papa de l’équipe, il se marre, bien sûr : « Je ne savais pas. Je croyais que j’étais le plus jeune. » Busquets, lui, le soupçonne d’être un peu fou.

« C’est un exemple »

En attendant, celui qui a grandi à Parla, dans la grande banlieue Sud de Madrid (et où il a joué en D3 de football) est une vraie plus-value pour Toulon et pour le championna­t français. Il y a débarqué en toute discrétion cet été sur les conseils de l’ancien Varois Chus, aujourd’hui au Sporting Paris. « Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi physique », glisse Keny, pourtant solide malgré son gabarit (1,78 m). « Il s’est très vite adapté, reprend son coach. Il est toujours à l’écoute. C’est un exemple. » Ne lui reste plus qu’à se montrer plus efficace. « Devant la cage, il est nul », pouffait Busquets la semaine dernière. Keny l’a fait taire, en inscrivant un doublé à Bastia.

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(Photo Frank Muller) Souvent dans l’ombre, Keny apporte beaucoup aux Toulonnais. Sur et en dehors du terrain.

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