Année politique : Jupiter a fait tomber la foudre !
La présidentielle la plus déconcertante de la Ve République a porté à l’Elysée un jeune homme de 39 ans, jamais élu auparavant. Le paysage politique est depuis en perpétuelle recomposition
Fuoriclasse, disent les Italiens. Le terme s’applique aussi bien à l’année électorale hors pair que nous venons de traverser qu’à celui qui a su en tirer les marrons du feu. Tous les superlatifs ont été consommés pour qualifier cette présidentielle qui restera dans les annales comme la plus improbable de la Ve République. Elle a bouleversé pour longtemps un paysage politique qui mettra sans doute plusieurs années encore à redevenir lisible. Notre grand raout démocratique bi-décennal a pris des allures de tragédie grecque. Il a laissé sur le carreau, humilié et voué aux gémonies, celui qui, à l’entame de l’année, avait certainement déjà son gouvernement en tête. Et il a porté au pinacle un jeune homme pressé, sûr de lui-même, qui a tout bousculé sur son passage et balayé les codes avec la désinvolture qui ose tout de ceux qui ne sont pas (tout à fait) du sérail. Si l’on devait rejouer cette élection irréelle, peutêtre Emmanuel Macron la perdrait-il neuf fois sur dix. La chance a voulu que les planètes s’alignent d’une façon insolente en sa faveur en 2017. Que doit-il aux circonstances ? Que doit-il à son propre talent et à son inspiration centriste qui a fait mouche ? Chacun fera son tri. Depuis bientôt huit mois, le nouveau Président, en dépit de sa difficulté à parler aux classes populaires, a toutefois prouvé qu’il n’était pas arrivé où il est par hasard.