Le déblocage de la prison passera-t-il le week-end La Farlède
L’absence de blocage hier matin annonce-t-il la fin du mouvement, alors qu’un seul syndicat a signé l’accord national ? Dissuasives, les premières sanctions sont tombées dans le Var
Sont-ils prêts à continuer un mouvement qui est d’ores et déjà « historique » ? Hier matin, après onze jours de confrontation, un calme impressionnant était revenu devant la prison de La Farlède. La direction constatait qu’il n’y avait pas de blocage, sans être encore capable de dire si les équipes étaient au complet à l’intérieur. « Quand il n’y a pas de mot d’ordre, qu’est-ce qu’on fait ? On rentre, on ne va pas prendre du ferme », lâche une surveillante en tenue, passant la porte. Du ferme ? Jeudi, les premières sanctions sont tombées sur les têtes des manifestants varois. En tout cas, ceux qui n’ont pas pris leur service de la journée. Et ne sont pas en arrêts maladie – soit une quarantaine de personnes ici, dit-on. Une source syndicale estime qu’une vingtaine d’agents sont concernés par les sanctions. La procédure qui les vise devrait leur coûter un trentième de salaire et, en sursis, cinq jours de mise à pied. S’ils étaient de nouveau pris à bloquer l’établissement sur leurs heures de travail, ce serait « du ferme ».
« Si on ne le fait pas maintenant, ce sera jamais »
L’incertitude repose essentiellement sur la capacité de mobilisation des deux syndicats qui ont refusé de signer le texte discuté avec le ministère de la Justice. Devant les prisons varoises, la CGT et FO pourront-elles continuer les blocages, quand l’Ufap, principale organisation au niveau national, a signé un accord avec le ministère de la Justice (lire en pages France )? Hier matin à La Farlède, c’était le retour au travail. Un surveillant attend un peu, devant la porte. « Aujourd’hui, symboliquement, je vais retarder ma prise de service, mais je vais y aller », confie-t-il volontiers. À ses yeux, la priorité doit aller aux mesures sécuritaires, lui qui a vu la population pénale changer radicalement en 18 ans de métier. S’il est inscrit sur la liste des agents sanctionnés avant-hier, il est prêt à reprendre le mouvement, avec les collègues – « je suis là ». « C’est rien par rapport à l’évolution du métier, assuret-il. Si on ne le fait pas maintenant, on ne le fera jamais.»