Nuit blanche pour plus d’un millier de Franciliens
Les importantes chutes de neige ont semé la pagaille, hier, sur les routes de la région parisienne où des automobilistes sont toujours bloqués après une nuit de galère
La neige a continué, hier, à semer la pagaille sur les routes de la région parisienne où des automobilistes sont restés encore bloqués après une nuit de galère, même si la situation s’est améliorée dans les transports. A 20 h 30, il restait encore « 80 véhicules bloqués » sur RN 118 selon la préfecture de police. En fin de matinée, les traits tirés et le visage livide, des naufragés de la route, restés bloqués sur la nationale 118 au sud-ouest de Paris, buvaient des boissons chaudes dans un gymnase de Bièvres (Essonne) avant d’être évacués par les pompiers. Rodrigue Akpadji, 44 ans, professeur d’allemand en Essonne, n’a « pas dormi de la nuit ». « Resté coincé dans [sa]) voiture jusqu’à ce matin », comme 1 500 à 2 000 personnes dans la nuit, il a été évacué par les pompiers vers 9 h hier. Au niveau du carrefour de Vélizy (Yvelines) et de la Nationale 118, plus de 900 véhicules restaient bloqués hier à la mi-journée, a indiqué le préfet de police Michel Delpuech lors d’une conférence de presse. En Ile-de-France, 46 centres d’hébergement ont accueilli plus de 600 personnes. Environ 700 personnes ont par ailleurs été hébergées dans les gares de Montparnasse et Austerlitz et 230 à l’aéroport d’Orly. Après une journée annoncée « assez calme » pour aujourd’hui, une nouvelle perturbation prévue par l’ouest pourrait donner, demain, 2 à 5 cm de neige sur un axe allant de l’Ile-de-France au PoitouCharentes (localement 5 à 10). Le phénomène se décalera ensuite vers l’Est, en faiblissant. « Ce sera un cran en dessous [par rapport à l’épisode du début de semaine, ndlr] mais à surveiller », souligne le prévisionniste.
Transports paralysés
Dans la capitale, l’épisode neigeux a affecté le réseau de transports publics même si le trafic était assuré à 90 %. La RATP prévoit un trafic quasi normal aujourd’hui, à l’exception des lignes 6, 8, 10 et 12, où 3 trains sur 4 circuleront. Mais c’est principalement le réseau de bus qui a été endommagé. Hier, en milieu d’après-midi, la RATP a indiqué que le trafic était quasi nul à Paris et en banlieue, tout en précisant que la mise en circulation se faisait au cas par cas. En Seine-Saint-Denis et en Essonne, le trafic a cependant été totalement interrompu à la demande de la préfecture. L’épisode qui a touché depuis lundi de nombreux départements, engendrant notamment la pagaille sur les routes, est « notable mais pas inédit ni exceptionnel », relève le spécialiste, citant des événements comparables en Ile-de-France et Paris en janvier et mars 2013, ainsi qu’en décembre 2010. L’Ile-de-France connaît même des averses de neige tous les ans, mais elles ne laissent souvent pas de traces, note-t-il. Pour qu’elle reste et s’accumule, « il fallait les bonnes conditions: une dépression centrée sur l’ouest, pile au bon endroit, et qui n’a pas bougé du tout pendant trentesix heures ».