A Marseille, les chiffres de la délinquance baissent, malgré tout
Malgré les règlements de compte qui s’enchaînent, malgré l’image violente qui lui colle à la peau, malgré un « sentiment d’insécurité » persistant, Marseille peut se targuer d’une chute des chiffres de la délinquance enregistrés depuis 2012. Hier, statistiques détaillées à l’appui, le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières, a pu annoncer la cinquième année consécutive de recul de la délinquance dans la cité phocéenne. Cinq ans, c’est le temps qui s’est écoulé depuis qu’une série de faits divers et de règlements de comptes sanglants avait amené le gouvernement, à l’époque dirigé par Jean-Marc Ayrault, à faire de la sécurité dans la deuxième ville de France une priorité nationale. A la clé, un remaniement de l’organisation policière, et des moyens.
Règlements de comptes en baisse
De nombreux indicateurs se sont depuis améliorés. Depuis les cambriolages (-16 %) jusqu’aux braquages, qui ont baissé de moitié. Cerise sur le gâteau, l’année 2017 a été la meilleure de la décennie en nombre de règlements de comptes : 14 morts dans Marseille et sa région, contre un maximum de 29 l’année précédente. Sur ce front, goutte d’eau dans les chiffres de la délinquance mais qui reste très sensible, « il peut y avoir des évolutions erratiques, y compris à la baisse », a commenté le préfet. Et pour cause : depuis Noël, la cité phocéenne et ses environs connaissent des semaines sanglantes. Cinq jeunes hommes ont été abattus, dont trois le week-end dernier.
Cinquante réseaux démantelés
« Il n’y a pas de règles » en la matière, a abondé le patron de la PJ marseillaise, Eric Arella. Il n’empêche, les autorités policières mettent en avant l’efficacité des méthodes mises en places ces dernières années. Et des taux d’élucidation supérieurs à la moyenne nationale. D’une manière générale, la lutte contre le trafic de drogue se poursuit, dans une ville qui reste une plaque tournante. Cinquante réseaux importants ont été démantelés l’an dernier, selon la police, qui renvoie de plus en plus de trafiquants présumés devant la justice. « Il y a une réalité statistique, et il y a le sentiment d’insécurité qui sont deux choses distinctes », estime le préfet de police, soulignant que ce dernier « persiste ». La situation s’améliore mais « l’attente de sécurité est plus forte que par le passé », selon lui.