Var-Matin (Grand Toulon)

Ils terrorisen­t le gérant d’un snack pour un nom

Quatre individus ont écopé de lourdes peines de prison à la suite d’une expédition punitive dans un snack de la route de la Madrague, à Saint-Cyr-sur-Mer, début février

- P.-M. A. ET G. S.

Ce n’était pas une partie de plaisir, Madame. » Voilà comment Alexis Sparacia décrit son expédition du 4 février dernier, dans un snack de Saint-Cyr. Hier, quatre individus étaient jugés en comparutio­n immédiate au tribunal de Toulon, pour vol avec violence et en réunion, ainsi que pour une tentative d’extorsion. Ils ont été jugés coupables de ces faits pour lesquels des peines lourdes ont été prononcées.

« Les faits de la lâcheté »

Alexis Sparacia a écopé de quatre ans d’emprisonne­ment, dont un assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve, avec mandat de dépôt; Thierry Dehaumont de quatre années de prison, avec mandat de dépôt ; Yannick Badesa de quatre ans d’emprisonne­ment dont dix-huit mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve, avec mandat de dépôt ; et Robin Roque de trois ans d’emprisonne­ment, dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve. Ce dimanche-là, en tout début de soirée, le quatuor pénètre dans le commerce et agresse le gérant du restaurant de deux coups de poing au visage. Puis ils baissent le rideau métallique, et l’entraînent à l’arrière, dans la cuisine. Ils disent « rechercher un renseignem­ent », le nom d’un client qui serait intervenu dans une rixe entre filles la veille. Echouant dans leur entreprise, ils dérobent le porte-monnaie du gérant, sa montre, les clés de son véhicule, ainsi que la recette du tiroir-caisse. « Arrête de pleurer, s’écrie même l’un des malfaiteur­s, qui filent à l’anglaise. C’est 300 euros par semaine tant que tu ne donnes pas le nom… » Choqué, le gérant dépose plainte le lendemain, à la gendarmeri­e. Il dit craindre des représaill­es. Après une enquête minutieuse, la brigade de recherches de La Valette remonte la piste du gang dans l’Hérault : trois d’entre eux sont incarcérés à la maison d’arrêt de Béziers pour un vol en réunion commis au lendemain de l’expédition punitive saint-cyrienne. « Je me suis laissé emporter, a justifié Alexis Sparacia, à la barre. J’étais à un repas de famille lorsque mon petit cousin m’a appelé pour retrouver un gars qui avait tapé sa copine, et j’étais alcoolisé… » Le natif de La Ciotat, dont le casier judiciaire comporte quatorze mentions, dit avoir réuni ses amis dans la foulée. « On avait prévu d’aller au casino ensemble », a expliqué Thierry Dehaumont, qui ne se souvient plus de tous les termes employés. « Mais rechercher le nom des clients est une démarche absurde… », a remarqué la présidente du tribunal, Corinne Gilis. « J’assume, j’ai tort d’avoir fait ça », a reconnu Sparacia, tout en minimisant les objets dérobés. À l’audience, le ministère public a pointé « les faits de la lâcheté », requérant cinq ans d’emprisonne­ment pour le trio déjà en détention. « On y va pour voler, se défouler, racketter, faire peur, à quatre, a-t-il noté. (...) Pour jouer au caïd, se faire sa petite réputation. » Le quatuor a également été condamné à réparer les préjudices subis, élevés à environ 6 000 euros.

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