Le port Méditerranée va enfin émerger à Six-Fours
Purgé de tout recours, le projet d’extension du petit port et d’aménagement du littoral, lancé en 2001 au sud de la plage de Bonnegrâce, va bien se concrétiser. Début des travaux imminent
Certains ne devaient plus tellement y croire. Pour lui, cela n’a toujours été qu’une question de temps. Jean-Sébastien Vialatte rappelle d’ailleurs que le projet d’extension du port Méditerranée, dont le chantier va être lancé dans les semaines à venir, n’est que « la suite de l’aménagement de la promenade Charles-de-Gaulle. » Un dossier qu’il a lancé à son arrivée à l’hôtel de ville… en 1995 ! Les travaux à proprement parler ont, eux, été lancés en 2001. Interrompus l’année suivante en raison d’un accident de chantier, puis de recours d’associations environnementales, sous le feu de décisions de justice défavorables, d’une opposition politique virulente, le projet a longtemps semblé être une chimère. Au moins un serpent de mer, puisque c’est bien de cela dont on parle. Purgé de tout recours (voir par ailleurs), c’est désormais une date sur un calendrier que nul ne paraît plus pouvoir effacer. « Fin 2019, on inaugurera l’ensemble », promet le premier magistrat, tout sourire.
« Il ne s’agit pas que du port ! »
Pourquoi de si longs travaux ? « Parce qu’il ne s’agit pas que du port », insiste Jean-Sébastien Vialatte, qui sait aussi à quel point cette idée première lui avait valu de voir le projet critiqué. En plus de quais et de vingt-cinq anneaux supplémentaires, qui transformeront donc ce petit abri à bateaux en port de plaisance pour embarcations de 6 à 8 mètres, d’autres aménagements verront donc le jour. Une capitainerie, une nouvelle digue anti-submersion, un briselames installé en mer dans l’axe du chenal d’entrée au port, un mur « chasse-mer », un aménagement du littoral côté Bonnegrâce ou encore un prolongement de la promenade et des aménagements paysagers seront (entre autres) réalisés. Vaste programme, dû aussi au fait que cette zone est très exposée au vent et à la houle. Quant au petit port municipal, à l’abri de la corniche de Solviou depuis sa construction en 1963, il devrait donc accueillir des embarcations supplémentaires, passant de 46 à 71 postes d’amarrage. « Il y a toujours une forte demande des plaisanciers dans les quatre ports six-fournais » assure Jean-Sébastien Vialatte. Et surtout, grâce aux aménagements et aux nouvelles protections, le nouveau port Méditerranée pourra être occupé l’hiver, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Près de millions d’euros
Avant toutes choses, il s’agira de réaliser une dépollution pyrotechnique du site, histoire de déterminer si le terrain a aussi servi de cible pendant la Seconde Guerre mondiale. Et s’il ne reste pas une ou deux “bombinettes” à traiter. Avec les dernières études géotechniques, cette phase-là a démarré en fin d’année dernière. Les travaux suivront au deuxième trimestre (1). Coût total de l’opération : 9,2 millions d’euros. L’édile explique toutefois que le port sera à la charge de ses usagers, que le brise-lames sera payé par la taxe Gemapi et
(2) que la Ville financera la voirie. Bref, il y en aura pour tout le monde, ou presque. 1. Les travaux seront neutralisés pendant la période estivale. 2. Nouveauté du budget 2018 de TPM (voir notre édition du 14 février), la taxe Gémapi – environ 11 euros par habitant – doit permettre de récolter de quoi financer les travaux nécessaires à la lutte contre les crues et les inondations.
», croit aujourd’hui se souvenir Jean-Sébastien Vialatte. Malgré l’irruption d’un collectif « Sauvons Brutal Beach » sur ce dossier, lequel craignait que la pratique du surf et de la planche à voile ne soit empêchée sur zone, une enquête publique valide le projet en . Le conseil régional et sa majorité de gauche de l’époque tenteront aussi un baroud d’honneur pour s’y opposer. En vain. A l’automne , les derniers arguments des opposants, arguant de «
» ne font finalement pas mouche. 1. Union départementale du Var pour la sauvegarde de la vie et de la nature.