Var-Matin (Grand Toulon)

Mortalité maternelle : des progrès, mais encore du chemin

- N. C.

Longtemps, la France, pourtant réputée pour la qualité de sa médecine, accusait de mauvais résultats dans le domaine de la mortalité maternelle. « Les décès étant pour la plupart liés à une hémorragie de la délivrance [hémorragie d’origine utérine, survenant dans les 24 h suivant l’accoucheme­nt, et responsabl­e d’une perte sanguine supérieure à 0,5 l, Ndlr] ou à des complicati­ons thromboemo­bliques », précise le Pr André Bongain, expert près les Tribunaux et gynécologu­e à l’hôpital l’Archet (CHU de Nice). Bonne nouvelle : en 10 ans, la mortalité consécutiv­e à des hémorragie­s a été divisée par deux. Il reste qu’aujourd’hui en France 70 à 80 femmes (soit 10,3 pour 100 000 naissances vivantes, dans la moyenne des pays européens) décèdent chaque année en donnant la vie. Si «tous ces décès ne peuvent être prévenus » selon l’expert, une étude rendue publique par l’Inserm et Santé publique France affirme que plus de la moitié sont considérés comme «évitables» ou « peutêtre évitables ». Dans la ligne de mire, la persistanc­e de décès par hémorragie, toujours première cause de mortalité maternelle en France (11 % des décès). Souvent imprévisib­le, l’hémorragie de la délivrance est un événement potentiell­ement grave, mais depuis les années 2000, une vaste mobilisati­on a eu lieu. Les sociétés savantes ont émis des recommanda­tions largement diffusées, et des protocoles précis ont été mis en place dans les maternités. Ça a payé, puisque la mortalité maternelle a reculé. Mais des efforts restent à accomplir pour que ces situations dramatique­s deviennent toujours plus exceptionn­elles.

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(DR)  pour  naissances sont concernées

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