La première étape remportée hier par J. Hivert
Jonathan Hivert s’est imposé à Fayence hier, au terme d’une après-midi dantesque. Le Français a fourni son effort à 200 m de la ligne. Il compte une seconde d’avance sur les autres favoris
Il a fendu la brume. Levant les bras comme l’épais brouillard montait vers le ciel de Fayence. Jonathan Hivert, ce nom ne s’invente pas, a bravé les éléments hier pour s’adjuger la première étape du Tour du haut Var-matin : la pluie et le froid se sont aussi invités plus tôt dans l’après-midi. « Il ne faisait pas chaud, souffle le vainqueur, âgé de 32 ans, à l’abri et au sec dans le car-podium. La journée a été très compliquée. C’était tendu, avec des routes sinueuses, il fallait faire attention car ça glissait. On était sur les freins. »
« Je connaissais l’arrivée par coeur »
Le coureur de Direct énergie a donc pris son mal en patience, profitant aussi du boulot de ses partenaires, comme Sylvain Chavanel et Paul Ourselin. Échappé, celui-ci s’est d’ailleurs emparé du maillot de la montagne, donnant plus de relief à « la grosse belle journée »de l’équipe française. Comme prévu, tout s’est joué dans le dernier kilomètre, dans cette montée vers le village perché, préférée au traditionnel mur de Fayence. « Je savais qu’il fallait tout miser sur la dernière ascension. Après, c’est les jambes qui parlent. » Les siennes ont produit l’effort qu’il fallait. Le Tourangeau raconte ce final : « L’arrivée, que je connais par coeur, correspondait à mes qualités. J’ai suivi les principaux favoris, en me focalisant sur Samuel Dumoulin et Alexis Vuillermoz (AG2R). Je me suis mis dans la roue et je les ai attaqués à 200 mètres de la ligne, car je savais qu’il fallait être en tête à cet endroit. J’ai réussi à faire mon sprint jusqu’au bout, sans être enfermé. » Hivert a réussi son coup plus qu’il ne l’espérait, puisqu’il s’est imposé avec une seconde d’avance sur tous ses poursuivants, dont la plupart des favoris. Une petite seconde qui pourrait valoir de l’or pour le général et la victoire finale, aujourd’hui à Flayosc. « Il me suffirait juste d’être dans le temps du vainqueur, glisse-t-il. On va essayer de contrôler ça. Et si ça veut sourire, on gagnera le général. On a des adversaires, ils vont vouloir nous piquer le maillot (de leader). Mais quand on le porte, on est toujours un peu plus fort. » Comble du bonheur d’Hivert, « il paraît qu’il fait beau, donc je suis tranquille ».