Pas de baguette magique pour le maire, mais «de la volonté»
Présentant les orientations pour 2018, le maire Chirstiane Hummel a insisté sur les difficultés qui l’ont conduite à préparer un budget serré, tant en fonctionnement qu’en investissement
Comme une ritournelle. Pas des plus agréables à entendre. Hier, lors de la présentation du rapport d’orientation budgétaire à son conseil municipal, Christiane Hummel, maire de La Valette, a, une nouvelle fois, insisté sur la diminution des aides financières apportées par l’État aux collectivités territoriales. « Moins 9 millions d’euros depuis 2012 », a-telle martelé en préambule de ce rapport, avant l’établissement du budget 2018. Alors qu’en septembre dernier, l’assemblée communale validait une baisse du taux d’abattement général de la taxe d’habitation de 15 à 8 %, le maire a rappelé que cette recette, certes compensée par l’État au moins cette année, ne tomberait plus dans l’escarcelle municipale, le gouvernement ayant choisi d’y mettre un terme. Les taux, eux, ne devraient pas changer.
Jusqu’à l’os
Christiane Hummel a pourtant insisté, alarmiste : « Je souhaite que les Valettois prennent conscience que nous vivons une période difficile. On est à l’os maintenant ; c’est un peu difficile de racler l’os ! » Autant dire que 2018 sera plus que jamais l’année d’un budget serré. Celui-ci devrait présenter des dépenses de fonctionnement quasi équivalentes à celles de l’an passé. Certaines seront même refacturées à Toulon - Provence - Méditerranée dans le cadre de la gestion transitoire que les communes ont acceptée afin de laisser le temps à la Métropole d’absorber quelquesunes de leurs compétences. Toujours en fonctionnement, le maire a souligné que l’épargne brute de la commune présente un niveau historiquement haut, avec 4,3 millions d’euros, contre 2,94 millions d’euros en 2017.
Tout en retenue
Pour autant, les investissements de la Ville n’auront, eux, rien d’historiques. Avec 8,4 millions d’euros – pour des travaux de réfection ou de mise en accessibilité principalement –, ils se situent largement en deçà du budget de l’année précédente (9,5 millions d’euros en 2017). Là encore, TPM prendra la main et la mettra au portefeuille pour les opérations de plus grande envergure : autour des pentes du Coudons, du jardin remarquable de Baudouvin ou encore pour des opérations de voirie. Quant aux engagements pris par la municipalité auprès de la Société publique locale Méditerranée, notamment pour la création de logements dans le cadre des opérations « Coeur de ville 2 » et « Grand sud passion», ils seront maintenus, pour, en tout, plus de 3 millions d’euros.
Coquilles vides
« Nous avons beaucoup de divergences pour voter pour vos orientations », a conclu Lucien Lesur pour le groupe « Un Nouvel élan pour La Valette », après s’être montré – ironiquement – compréhensif quant aux difficultés qu’évoque Christiane Hummel. « Ah, ce vilain État qui nous fait des misères », a-il lancé, jugeant que le guide devait être « la dynamique de projet », plutôt que la finance qui, «certes a son importance ». Le Front national, dénonçant « une plaidoirie floue », s’est, lui, surtout interrogé, par la voix de Virginie Brissy sur les compétences que conserverait la Ville, une fois tous les transferts à TPM effectués. Les communes, de futures coquilles vides ? « Ne dites pas que nous n’avons plus rien à faire, répond le maire : le plus important que nous ayons à faire c’est justement la Métropole. Je sais que c’est votre cheval de bataille, mais c’est surtout une chance pour les Valettois. » Les deux groupes d’opposition se sont prononcés contre ce rapport, qui doit se concrétiser en budget primitif d’ici à début avril.