Estrosi et le gouvernement filent le parfait amour à Nice
Le maire de Nice a accueilli hier le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur… Une visite placée sous le sceau d’une entente plus que cordiale, l’État ayant accédé aux requêtes sécuritaires de la Ville
S’il n’est toujours pas officiellement en marche, Christian Estrosi inscrit plus que jamais son pas dans celui du gouvernement. La visite du Premier ministre Édouard Philippe et de son ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, hier à Nice, aura été l’occasion de le confirmer de façon très orchestrée : le maire de Nice et l’exécutif filent le parfait amour. Au rythme où défilent depuis quelques mois les ministres dans la capitale azuréenne, celle-ci fera même bientôt figure d’annexe gouvernementale. À l’heure des discours en mairie, point d’orgue d’une visite entamée sous une pluie battante au quartier des Moulins, Édouard Philippe et Christian Estrosi ont en tout cas fait assaut d’amabilités. Notant en préambule que « la ville de Nice et la métropole Nice Côte d’Azur avaient été ignorées et même méprisées », sous le précédent quinquennat, le second a dit avoir été rassuré à la nomination du premier à Matignon, «car je savais qu’avec lui la voix des territoires serait entendue. Et aujourd’hui, notre Métropole fait un bond prodigieux en avant, parce que le gouvernement la soutient ». Et de citer, entre autres, l’aide à la réalisation du futur hôtel des polices de Saint-Roch, dont l’État prendra 50 M€ à sa charge sur un coût total évalué entre 100 et 140 M€. Christian Estrosi de conclure, comme une évidence : « L’esprit qui nous guide est celui du travail en commun au bénéfice de tous, à l’opposé des stratégies politicardes… »
« L’appétit avec lequel vous regardez l’avenir »
Édouard Philippe n’a pas été en reste. Y associant la figure de Simone Veil, il a salué la façon dont la ville s’est relevée après « avoir traversé l’enfer » du 14 juillet 2016. « Ce qui me frappe, quand je vois Nice, vos projets, c’est l’appétit avec lequel vous regardez l’avenir. J’aimerais qu’en tant que nation, nous soyons inspirés par cet exemple. » Plus généralement, il a appelé à « regarder les problèmes en face et à leur apporter des réponses à la hauteur des attentes, en faisant le pari de l’intelligence et de la formation. Il faut faire confiance à l’énergie de la France, Nice en est un exemple lumineux. » Pour sceller cette love story sans ombre, Christian Estrosi a offert au Premier ministre des boutons de manchette, son péché mignon semble-t-il, ornés de l’aigle de Nice. Édouard Philippe, outre l’annonce de renforts policiers, n’est donc pas venu pour rien hier à Nice. Au moment où le soleil réussissait – enfin ! – à transpercer la désespérante chape de nuages, une marchande du Cours Saleya, au diapason de la journée, l’a définitivement associé à Christian Estrosi dans une apostrophe enamourée : « Vous êtes nos deux plus beaux hommes politiques du pays. »