Amygdales: on opère moins mais mieux Soins
On est passé de 80 000 amygdalectomies par an dans les années 1990 à 35 000 aujourd’hui. Les opérations sont moins nombreuses et mieux vécues par les jeunes patients
Dans les années 1990, on pratiquait 80 000 amygdalectomies par an. En 2002, ce chiffre est passé à 65 000 et aujourd’hui seulement 35 000 enfants sont opérés chaque année des amygdales. Pourquoi ? Parce qu’il y a eu une très importante prise de conscience sur la pertinence des soins et parce que les connaissances scientifiques se sont enrichies. Le sujet a été longuement évoqué lors de la 20e édition des Assises ORL qui se sont déroulées à Nice fin janvier. « Le rapport bénéfice-risque de l’amygdalectomie est défini comme aléatoire. Cette intervention, apparemment bénigne, conserve un risque vital alors que la maladie qu’elle entend soigner n’est jamais mortelle, résume le Dr Claude Maschi, chirurgien ORL. Il est donc primordial de cibler au mieux les indications.» Le professionnel rassure toutefois : les complications sont exceptionnelles et tout se passe bien dans la majorité des cas.
Radiofréquence
La Haute Autorité de Santé ainsi que l’Assurance-maladie ont édicté une grille précise permettant d’évaluer si l’opération est justifiée ou non (lire ci-dessous). Au sein des hôpitaux pédiatriques de Nice CHU- Lenval, depuis quelques mois, les chirurgiens ORL opèrent les jeunes patients par radiofréquence. « Il s’agit d’une technique de dissection électrique à basse température, explique le Dr Maschi. Elle permet de réaliser une ablation partielle de l’amygdale – partielle parce qu’on choisit, avec ce type d’équipement, de ne pas intervenir sur la capsule, l’enveloppe tissulaire, partie innervée de l’amygdale. Les suites opératoires sont quasiment indolores.» Dans 85 % des cas, l’amygdalectomie vise à résoudre le problème d’amygdales trop volumineuses, une ablation partielle est donc souvent suffisante. Les 15 % restants concernent les angines à répétition, l’amygdalectomie totale conserve alors tout son intérêt. « La prise en charge chirurgicale des amygdales est, aujourd’hui, inscrite par les institutions dans le « virage ambulatoire », ajoute le Dr Maschi. « Pour qu’un jeune patient puisse bénéficier d’une hospitalisation ambulatoire, pour qu’il puisse dormir à sa maison le soir de l’opération, plusieurs critères doivent être respectés : enfant de plus de 3 ans, sans troubles cardiorespiratoires majeurs, habitant à proximité d’un établissement hospitalier et dont les parents sont capables de bien appliquer les consignes du suivi post-opératoire, etc.» La prise en charge a beaucoup évolué en finalement peu de temps dans l’intérêt des patients.