Paris n’attend que ça
Même sans Neymar, le PSG met tout en oeuvre pour rééditer l’exploit de 1993 quand les Parisiens, battus 3-1 en Espagne, l’avaient emporté 4-1 au retour
Ensemble, on va le faire ». C’est le message véhiculé par le Paris-SG depuis une semaine. D’ailleurs, le club de la capitale a diffusé un clip où supporters et des guests (Jalil Lespert, DJ Snake, Joey Starr, Ary Abittan, etc.) clament à l’unisson leur passion pour le club en répétant ce slogan. Dans la foulée, les trois capitaines du PSG ont
(1) rédigé un texte pour demander au Parc des Princes un soutien indéfectible. Même son de cloche chez les Ultras de la capitale qui ont décrété une mobilisation générale, avec des tracts diffusés dans toute la ville dans la nuit de lundi à mardi, ainsi qu’une présence massive au stade. L’opération comm’ est en place et les joueurs ont naturellement relayé le message via les réseaux sociaux.
« On se doit de montrer à l’Europe entière que le PSG est sur la carte »
Et si cela ne suffisait pas, la zone mixte de Troyes, où le PSG s’est imposé facilement (2-0), a servi de caisse de résonance. A commencer par les mots de Thomas Meunier : « On a qualitativement un groupe, comme on l’a montré l’année dernière à domicile contre le Barça, qui fait partie du top européen, tout simplement. Pour moi, avec ou sans Neymar, on se doit de montrer à l’Europe entière que le PSG est sur la carte ». Pour y croire, tout est permis, y compris faire passer des messages dans la presse. C’est le cas d’Antero Henrique, le directeur sportif du club, qui, hier, s’est exprimé dans les colonnes de L’Equipe en y pointant du doigt l’arbitrage : « Je ne veux pas en rajouter car je ne veux pas qu’on prenne ça comme une excuse. Mais tout le monde l’a senti. Pour moi, c’est un manque de respect pour Paris, pour la France. [ .... ] Ce n’est pas seulement ce match, la saison dernière c’était la même chose. C’est une question importante : pourquoi cela arrive ? Pourquoi autant de fois ? Avant la rencontre, tout le monde disait : c’est le match de la saison. Alors on a besoin d’un des meilleurs arbitres. Là, on a un arbitre de quarante-quatre ans, sans grande expérience (l’Italien Gianluca Rocchi). Il suffit de regarder les CV. On veut avoir un arbitrage d’un niveau exceptionnel puisque les deux équipes sont d’un niveau exceptionnel. C’est simplement ça qu’on demande. » Pour d’autres, moins fans du lobbying mais plus amoureux de l’histoire, c’est à 1993 que l’on a fait appel. Il y a 25 ans, le PSG s’était incliné 3-1 au Bernabeu en quart de finale aller de la Coupe UEFA. Un match, là aussi, où l’arbitrage avait fait parler de lui. Au retour, le PSG s’était imposé et qualifié dans les derniers instants sur un but d’Antoine Kombouaré (4-1). C’était le premier exploit européen du PSG. Demain, le club de la capitale aimerait récidiver la chose car éliminer le double tenant du titre et équipe du Ballon d’Or Cristiano Ronaldo aura un retentissement majeur.
Angel Di Maria marche sur l’eau en
Alors même sans Neymar, opéré du pied au Brésil, et avec un Kylian Mbappé à la cheville douloureuse, le PSG y croit. C’est quand même le comble de la guigne d’investir 400 millions d’euros sur deux joueurs l’été dernier pour se présenter au premier grand rendez-vous européen de 2018 avec les deux sur le carreau et/ou diminués. Mais le PSG a la chance de pouvoir compter sur des remplaçants de luxe. Que ce soit Angel Di Maria (13 buts et 6 passes en 2018), Julian Draxler ou Javier Pastore, les Parisiens ont de quoi, sur un match et à domicile qui plus est, faire trembler le Real Madrid. Cela dit Unai Emery doit se dire qu’il est maudit, quelque part, lui qui vient de boucler son 100e match sur le banc du PSG avec des stats XXL (79 victoires, 11 nuls, 10 défaites). Pendant que le Basque perdait son meilleur joueur et priait pour que la cheville de Mbappé soit remise à temps, Zinedine Zidane, lui, a enregistré les retours de Marcelo, Toni Kroos et Luka Modric, trois titulaires indiscutables. Mais le PSG en avait collé quatre au FC Barcelone sans Neymar et Mbappé, l’an dernier. Et puis Paris n’a pas de calcul à faire, il faut gagner par au moins deux buts d’écart. Alors que le choc rentre dans la dernière ligne droite, Emery a encore quelques interrogations concernant son XI de départ : quelle charnière ? Yuri ou Kurzawa à gauche ? Lassana Diarra ou Thiago Motta ? Quoi qu’il en soit, les Parisiens semblent être en mission. Eux qui ont failli dans les grandes largeurs à Barcelone, l’an dernier, se savent attendus. « On se prépare en se disant ‘Il faut qu’on le fasse, on est obligé de le faire’. Pour nous, pour les supporters, pour Paris et pour la France », a même osé Layvin Kurzawa après Troyes. Et pourquoi pas ?