Var-Matin (Grand Toulon)

Ascenseur à l’arrêt : la tension monte aux étages

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Quoi de plus banal qu’un ascenseur dans un immeuble : il fait partie de notre quotidien. Mais lorsque survient une panne ou un arrêt temporaire dû à la maintenanc­e de la machinerie, on reprend, contraint et forcé, le chemin des escaliers avec une dose de mécontente­ment proportion­nelle à l’étage où l’on vit. Mais peut-on subir ces désagrémen­ts sans réagir ? Telle est la question de Mme X.G. habitant

Nice : « Est-il normal que dans un immeuble de sept étages – je vis au 6e – avec cinq logements sur chaque palier, dont beaucoup de personnes âgées, l’unique ascenseur soit arrêté pour des travaux pendant deux semaines ? Ne pourrait-on pas le laisser en marche deux heures par jour ou, plus simplement, le week-end afin de permettre aux occupants de l’immeuble de faire leurs courses ? » Effectivem­ent, quinze jours sans ascenseur sont un véritable calvaire surtout lorsque l’on habite à un étage élevé et qu’on est âgé. Comme vous nous l’écrivez, il s’agit de « travaux » qui doivent être réalisés, à notre avis, en applicatio­n de la loi n°2003-590 du 2 juillet 2003 dite urbanisme et habitat et ses décrets d’applicatio­n. En effet, ces textes instituent notamment la mise en conformité du parc ancien en trois phases dont la dernière doit être réalisée avant le 3 juillet 2018 (système de contrôle de l’arrêt et du maintien à niveau de la cabine d’ascenseur de nature à assurer, à tous les niveaux desservis, un accès sans danger ainsi que l’accessibil­ité des personnes handicapée­s ou à mobilité réduite dans les ascenseurs installés postérieur­ement au 31 décembre 1982 ainsi que la mise en place d’un dispositif de protection contre la vitesse excessive de la cabine en montée pour un ascenseur électrique à adhérence). Vous devez être dans cette ultime phase et, toujours selon la loi, le syndic – prévenu par l’entreprise procédant aux travaux – aurait dû vous prévenir de la durée des travaux et de leurs effets (ascenseur indisponib­le). En effet, selon la Direction générale de la concurrenc­e, de la concurrenc­e et de la répression des fraudes (DGCCRF), « un contrôle technique doit avoir lieu tous les cinq ans pour s’assurer du bon état général de l’ascenseur et de l’applicatio­n des dispositif­s techniques rendus obligatoir­es pour repérer tout défaut présentant un danger pour la sécurité des personnes ». Dans votre affaire, « l’organisme [chargé du contrôle de la mise en conformité de votre ascenseur a dû] informer le propriétai­re [c’està-dire le syndic de votre immeuble, représenta­nt légal du syndicat des copropriét­aires] de la durée prévue du contrôle et ce dernier doit informer les utilisateu­rs de la durée de l’indisponib­ilité de l’ascenseur ». Si le nécessaire a été fait dans les règles (par courrier individuel et par voie d’affichage dans les parties communes), vous devez prendre votre mal en patience car ces travaux nécessiten­t l’arrêt total de l’ascenseur pour des raisons de sécurité.

Dans le cas contraire, vous devrez évoquer à l’assemblée générale les difficulté­s que vous avez rencontrée­s dans vos activités quotidienn­es générées par cette absence d’ascenseur et demander des explicatio­ns à votre syndic qui a, selon nous, commis une erreur de communicat­ion... La vente d’une partie commune de la copropriét­é nécessite un vote de l’assemblée générale à la majorité des membres représenta­nt au moins les deux tiers des voix de tous les copropriét­aires (loi du //-art. -a), dès lors que la décision ne porte pas atteinte à la destinatio­n de l’immeuble ou aux modalités de jouissance des parties privatives de l’immeuble. Dans le cas contraire, l’unanimité serait requise. Au préalable, il faut vérifier que le poste de gardien a bien été supprimé par une décision d’assemblée générale. L’assemblée devra également décider des modalités relatives à la vente de la loge : fixation d’un prix plancher, utilisatio­n des fonds, règles de priorité pour les copropriét­aires, etc.

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(Photo illustrati­on DR) Un ascenseur c’est bien pratique et l’on s’en aperçoit lors d’une simple panne. Voilà pourquoi, le syndic est tenu d’informer les copropriét­aires de la durée d e son indisponib­ilité au moins quinze jours avant tout démarrage de travaux de mise en...

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