Il balançait des téléphones dans la prison
Poursuivi pour avoir lancé des portables par-dessus le mur d’enceinte de la prison, un Toulonnais a été condamné à une peine de huit mois sous bracelet électronique
L’auteur présumé des faits a bénéficié d’un aménagement de peine rare, hier, au tribunal correctionnel de Toulon, présidé par Sylviane David. Huit mois de prison ferme mais avec un aménagement de peine, c’est-à-dire sous surveillance électronique : c’est la peine à laquelle a été condamné un Toulonnais de 22 ans, poursuivi pour « tentative de remise d’un objet à détenu et communication non autorisée avec un détenu par une personne se trouvant à l’extérieur de l’établissement ».
Quatre appareils
Les faits se sont produits à La Farlède vendredi dernier où le suspect, arrivé en scooter, avait été surpris par le personnel pénitentiaire en train d’envoyer, à l’heure de la promenade des détenus, de mystérieux colis. « En réalité, il s’agissait de téléphones portables enveloppés dans du papier cellophane et des éponges », a résumé la magistrate. Quatre appareils, au total, ont été passés par-dessus le mur d’enceinte de la prison. Mais, postés sur un mirador, les surveillants ont immédiatement donné l’alerte. Interpellé, le Toulonnais a été placé en garde à vue et jugé dans le cadre des comparutions immédiates. « Ces faits sont graves. J’ajoute que le casier judiciaire du prévenu fait apparaître onze condamnations, dont plusieurs lorsqu’il était mineur », a expliqué Dominique Mirkovic, au banc du ministère public. Il a d’ailleurs requis huit mois d’emprisonnement avec maintien en détention. En défense, Me Frédéric Frenzel, a plaidé finement l’opportunité d’aménager la peine de son client en raison de garanties de représentation solides : un contrat de travail en CDI, un appartement et une compagne.
« Pas de double peine ! »
« Le maintenir en détention serait lui imposer une double peine. Car, de quoi parlet-on? De la transmission d’un objet à un détenu. Non, il ne participe pas à un trafic de portables dans la prison. Il avait la pression et s’est exécuté, c’est tout ! », a-t-il conclu demandant la clémence du tribunal. Le jeune mis en cause devra donc porter un bracelet électronique durant huit mois. En liberté… surveillée.