La folie d’un fils
Une famille endeuillée : Fernand Surle, 58 ans, a été tué à coups de couteau par son fils Vincent âgé de 21 ans, qui a blessé sa mère, et mis fin à ses jours. Il souffrait de troubles psychiatriques
Fernand Surle, 58 ans, a succombé aux coups de couteau assénés par son fils, en pleine nuit.
Vincent Surle, 21 ans, a blessé sa mère, avant de mettre fin à ses jours.
Il était suivi pour de lourds troubles psychiatriques.
Un terrible drame s’est noué pendant la nuit de dimanche à hier, dans le huis clos familial. Dans une maison sur les hauteurs de Cuers, un fils a enlevé la vie à son père et grièvement blessé sa mère, lors d’une violente dispute. Le père de famille, un homme de 58 ans, n’a pas survécu aux coups de couteau que lui a infligés son fils, âgé de 21 ans. Celui-ci a été retrouvé quelques heures plus tard, dans la commune voisine de SollièsPont. Il s’est suicidé par pendaison, dans le jardin d’un particulier.
Employé municipal à Hyères
La victime est Fernand Surle, natif de Hyères où il travaillait – employé municipal affecté à l’accueil du Park Hôtel. En pleine nuit, vers 2 heures du matin, les gendarmes ont été appelés par une femme qui décrivait une scène d’horreur à Cuers. Son fils était en train de poignarder son mari. Le père de famille a été touché par cinq coups de couteau dans le torse, il souffrait également de plaies sur les mains et à la tête. La mère a été gravement blessée elle aussi, notamment à l’abdomen. Quand les secours sont arrivés, ils ont constaté un grand désordre, des traces de sang partout dans le logement. Le corps du père gisait dans une chambre – celui-ci n’a pas pu être ranimé. L’arme du crime, un couteau de cuisine, a été abandonnée dans le couloir.
Pieds nus, les mains en sang
L’auteur des coups, le fils de la famille, avait pris la fuite. Au petit matin, un habitant de Solliès-Pont a découvert un corps, pendu à une balustrade dans son jardin – pieds nus, les mains couvertes de sang. Il a parcouru environ dix kilomètres en pleine nuit, depuis le lieu du crime. Les gendarmes ont vite identifié le fils meurtrier, Vincent Surle. Sérieusement blessée, la mère de famille a été transportée à l’hôpital SainteMusse à Toulon, sans que ses jours ne soient en danger, mais dans un grave état de choc. Hier après-midi, elle a été opérée – elle n’a pas encore pu être entendue par les enquêteurs. Les parents du jeune homme envisageaient son internement dans une structure hospitalière, à cause des troubles psychiatriques dont il souffrait. Ce serait précisément l’objet de la dispute. « L’atmosphère s’était gravement alourdie depuis un certain temps, à cause des problèmes de santé du fils », indique le procureur de la République de Toulon, Bernard Marchal. Un internement avait été demandé par les parents le 21 février dernier.
Deux autopsies programmées
L’enquête judiciaire a été confiée à la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Hyères. Le parquet de Toulon a ordonné les autopsies des deux corps – elles seront pratiquées aujourd’hui à l’Institut médico-légal de Marseille. « En ce qui concerne l’action publique, elle sera certainement amenée à s’éteindre, vu que l’auteur du parricide est décédé. Nous sommes face à une scène de crime suivie d’un suicide », atteste Bernard Marchal. Mais une enquête complète sera menée, avant de refermer un dossier particulièrement douloureux.