Var-Matin (Grand Toulon)

Deux ans de prison ferme pour avoir renversé un piéton à Cogolin

- G. D.

Lundi dernier vers 19 heures, alors que les conditions climatique­s étaient défavorabl­es, un grave accident de la circulatio­n s’est produit à Cogolin, où une femme engagée sur un passage protégé a été violemment percutée par une voiture. Projetée à une vingtaine de mètres contre un poteau, la victime a subi plusieurs blessures sévères. Son incapacité initiale a été évaluée à trois mois, et elle pourrait conserver des séquelles. Le conducteur, qui était sous l’influence du cannabis, avait pris la fuite. Il a été condamné hier par le tribunal correction­nel de Draguignan à quatre ans d’emprisonne­ment, dont deux ans ferme avec mandat de dépôt à l’audience.

Cannabis, vitesse et remords

« Je l’ai vue au dernier moment ,a expliqué Olivier Merlino. Je regrette ce que j’ai fait. » Ce jardinier cogolinois de 28 ans avait travaillé de 10 heures à midi ce jour-là, avant que la neige ne l’en empêche. Il était ensuite allé chez des copains, avait bu en leur compagnie quelques bières et fumé du cannabis. L’accident s’était produit alors qu’il regagnait son domicile. Il était distrait au volant, parce qu’il était en train de régler la ventilatio­n. Le passage pour piétons n’était pas bien éclairé et il neigeait. Certains témoins ont indiqué que la voiture roulait si vite que les pneus avaient crissé dans le giratoire précédent. Aucun n’a vu le conducteur freiner avant l’impact. Le lendemain, pris de remords, Olivier Merlino s’est rendu à la gendarmeri­e pour s’expliquer. Il y était connu pour trois condamnati­ons pour conduite sous stupéfiant­s ou en état d’alcoolémie. De fait, les analyses du labo ont confirmé l’influence du cannabis, mais pas l’alcoolémie, dont il ne restait plus trace le lendemain des faits.

Cinq ans requis

La victime, une femme de 44 ans, a subi plusieurs fractures, un traumatism­e crânien avec perte de mémoire, un traumatism­e thoracique. Une invalidité permanente partielle serait à envisager, selon le certificat médical qui a fixé son incapacité à quatre-vingt-dix jours. « Il a fait le choix honorable d’assumer ses responsabi­lités , a noté le procureur Manuel Munoz au crédit du jeune conducteur. Mais si la victime est à l’hôpital et non à la morgue, c’est grâce à la providence, et pas au comporteme­nt de M. Merlino, qui ensuite a pris la fuite. » Tenant compte de l’état de récidive, il a requis cinq ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve, ainsi qu’un mandat de dépôt à l’audience, l’annulation de son permis de conduire avec interdicti­on de le repasser avant trois ans, et la confiscati­on de sa voiture. Le tribunal l’a suivi d’assez près, ramenant la peine de prison ferme à deux ans, et constatant l’annulation du permis pour deux ans. En défense, Me Colette Brunet-Debaines avait demandé le bénéfice d’une peine totalement assortie d’un sursis.

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(Photo DR) Devant le tribunal correction­nel, le procureur a requis jusqu’à quatre ans ferme.

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