Var-Matin (Grand Toulon)

Victime du coup de frein brutal d’un chauffeur de bus, une Cannoise réclame réparation

- SANDIE NAVARRA

C’est l’effet papillon. Le conducteur d’une voiture qui ouvre sa portière sans faire attention. Le chauffeur d’un bus qui arrive à quelques centimètre­s, obligé de freiner brutalemen­t. Et Françoise, 80 ans, qui voit sa vie basculer. C’était le 8 novembre dernier. «Je m’apprêtais à descendre à mon arrêt, avenue Picaud. J’étais bien accrochée à la barre. Mais j’ai fait un vol plané et j’ai atterri sur le dos, la tête juste à côté du chauffeur. Les gens dans le bus ont hurlé.»

«Sur le coup, je me suis sentie chanceuse»

Sonnée, l’octogénair­e reprend ses esprits. «Quelqu’un m’a aidé à me relever. Sur le coup, je me suis sentie chanceuse. J’ai eu vraiment peur de mourir, et quand j’ai réalisé que je pouvais tenir debout, je suis descendue du bus. J’étais sous le choc et j’avais hâte d’être chez moi», retrace la discrète retraitée. C’est une fois à son domicile, alors qu’elle tente de se remettre de ses émotions, qu’elle ressent les premières douleurs. «Le lendemain soir, c’est devenu insupporta­ble.» Diagnostic du médecin: fracture d’une vertèbre. Françoise est opérée sous anesthésie générale le 22 novembre, et passe trois nuits à la clinique Oxford. «Ça a été très handicapan­t au quotidien. Ne pas pouvoir porter de choses lourdes, éviter de faire des efforts physiques… Je vais mieux depuis. La douleur a disparu.» Mais pas l’angoisse. «Moralement, ça m’a beaucoup affectée. Je suis devenue craintive et beaucoup moins sûre de moi.» Autre conséquenc­e de cette mésaventur­e, la facture des soins: plus de 900 euros que la retraitée a payés de sa poche.

«Je souhaite lancer un appel à témoins»

Mais le plus difficile à accepter pour Françoise est le sentiment d’injustice. «Quand j’ai contacté Palm Bus quelques semaines plus tard, on m’a dit que ma déclaratio­n était tardive. Mais j’étais sous le choc! On m’a affirmé que sans témoin, rien ne pourrait être fait. Que j’aurai très bien pu tomber dans la rue. Le chauffeur ne se souviendra­it pas de l’accident… C’est pour cela que je souhaite aujourd’hui lancer un appel à témoins», explique celle qui a durant de longues années travaillé en tant que traductric­e à l’ONU. «J’ai souvent l’occasion de discuter avec des personnes âgées dans le bus. Beaucoup ont peur de tomber car les chauffeurs roulent vite et sont brusques dans leurs manoeuvres. Il faut que cela cesse!»

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(Photo P. L.) Françoise a dû être hospitalis­ée plusieurs jours afin d’être soignée après l’accident.

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