Un voyage perdu d’avance
LE JOUR DE MON RETOUR
De James Marsh (GB). Avec Colin Firth, Rachel Weisz, David Thewlis. Durée : h . Genre : drame. Notre avis :
L’histoire
1968. Donald Crowhurst (Colin Firth), un homme d’affaires anglais, passionné par la voile, est au bord de la faillite. Pour sauver son entreprise, il décide de participer à la première course à la voile en solitaire pour remporter le grand prix. Soutenu par sa femme (Rachel Weisz) et ses enfants, il se lance alors dans cette incroyable odyssée à travers les mers du monde. Mais mal préparé et face à lui-même, Crowhurst rencontre très vite de graves difficultés…
Notre avis
Inspiré d’une histoire vraie, ce long voyage en solitaire vaut essentiellement par la performance de Colin Firth. Père de famille aimant, animé par l’appel de l’aventure puis rattrapé par ses doutes, avant de sombrer dans la folie, sa traversée permet à l’acteur de briller à travers une vaste palette d’émotions. Le traitement de James Marsh est pour sa part beaucoup plus plat. Pour fuir la routine, il prend soin d’installer longuement les préparatifs... avant de revenir encore sur cette période lors du périple via des flash-back doublons, surlignant la psychologie du navigateur imprudent. Trop frontal dans son approche et pas assez viscéral, contrairement au brillant All Is Lost porté par Robert Redford, Le Jour de mon retour déçoit et préfère le bavardage au voyage intérieur vécu par son personnage. Et c’est tardivement, lorsque pris dans son propre piège, que le réalisateur pose les bonnes questions sur le mensonge, la culpabilité et le désir de célébrité. En ce sens, le choix de Donald Crowhurst, qui communiquait de fausses positions, feintant mener la course en tête et battre des records de vitesse, jusqu’au point de non-retour, est lourd de sens. Mais malgré le destin tragique, rendre cette imposture héroïque sonne faux et disproportionné.