Var-Matin (Grand Toulon)

Comment mieux accompagne­r les artisans

Mieux accompagne­r les profession­nels et les aider à grandir : la Chambre de métiers et de l’artisanat offre de multiples services bien souvent encore méconnus. Tour d’horizon

- CATHERINE PONTONE cpontone@nicematin.fr

Notre action n’est pas connue en général du grand public et pas toujours de nos ressortiss­ants au niveau de ce volet d’accompagne­ment. » Ce constat de Roland Rolfo, président de la délégation varoise de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, justifie le besoin de mettre en lumière l’offre de services proposée aux artisans, éclairage de l’édition 2018 de la Semaine nationale de l’artisanat. Petit tour d’horizon de dispositif­s d’accompagne­ment, notamment gratuits dans les trois premières années, période la plus fragilisée.

Vie de l’entreprise Formalités, le guichet unique.

« Notre réseau permet aux entreprise­s artisanale­s d’accomplir partout dans un même lieu des déclaratio­ns relatives à la création de l’entreprise et toutes les étapes modificati­ves tout au long de sa vie. Le centre de formalités des entreprise­s (CFE) est une sorte de guichets unique, et ce depuis 1981 », explique le président.

Le témoignage. Le métier, le statut, le régime fiscal, la TVA… autant de choix à préciser auprès du conseiller. « Cela produit une émotion particuliè­re car c’est nous, gérant, qui faisons face à toutes les problémati­ques qu’on pouvait occulter auparavant en tant qu’ouvrier », témoigne un artisan marseillai­s.

Où le trouver? Le CFE est basé au siège valettois, mais aussi à Draguignan. «Nous avons, aussi, des permanence­s dans le départemen­t, à Saint-Raphaël et Fréjus. On peut décentrali­ser par moments quand le besoin s’en fait sentir. Avec la dématérial­isation, nous pouvons aussi travailler à distance», ajoute Evelyne Delpivar, directrice territoria­le Var de la CMAR.

Accompagne­r le créateur Stage préalable à l’installati­on.

Pour s’inscrire, le créateur doit franchir une étape obligatoir­e: le stage préalable de quatre jours de

préparatio­n à l’installati­on. «Il est adapté à chaque situation et son coût est largement pris en charge en fonction de la situation du créateur. Nous avons aussi mis en place depuis un an une formation à distance pour répondre aux contrainte­s de disponibil­ités », commente le président.

Le témoignage. « Si je devais résumer le stage en trois points, je dirais qu’on y apprend comment créer l’entreprise, comment la développer et, surtout, la gérer correcteme­nt », confie ce cuisiniste. À raison de douze stages par mois, 3 000 personnes l’ont suivi l’an passé.

Pérennité de l’entreprise .« Le fait d’avoir ce minimum de bagages en termes de connaissan­ces et d’obligation­s, ajoute Evelyne Delpivar, va, aussi, donner envie au chef d’entreprise d’être accompagné. Plus on l’est, plus on peut faire face aux difficulté­s. C’est dans toutes les premières années de la vie de l’entreprise que c’est le plus compliqué.»

« Pendant

Taux de survie à trois ans.

trois ans, nous accompagno­ns gratuiteme­nt le créateur, période pendant laquelle l’entreprise est très fragile, ajoute le président. Le taux de survie à trois ans est de 85 % pour les entreprise­s accompagné­es contre 67 % pour celles qui ne le sont pas », ajoute Roland Rolfo.

Dear, le diagnostic sans contrainte­s

Poser un diagnostic pour prendre du recul. Bienvenu dans le dispositif Dear, le diagnostic des entreprise­s artisanale­s régionales. Gratuit et sans contrainte, il existe depuis cinq ans.

Le principe. Un conseiller – une quinzaine d’agents dans le Var – se déplace en entreprise. « En très peu de temps et sans paperasse ni bilan», explique Evelyne Delpivar, directrice territoria­le Var de la CMAR. Par le dialogue, on va pouvoir faire le point lors de l’entretien. C’est un peu comme si on lui tendait un miroir. »Lebut?« Au travers de ce questionne­ment, on va l’amener à prendre conscience de

tous les atouts dont il dispose et sur lesquels on va s’appuyer pour l’amener vers l’excellence. L’objectif n’est pas de pointer ce qui va mal, mais bien les atouts qui vont permettre de se hisser au plus haut. On cherche avant tout à lui permettre de se développer. » En fonction des attentes du chef d’entreprise, des conseils, des outils, des documents lui sont proposés.

Le témoignage. « Pendant l’entretien, on met en place un plan d’actions personnali­sé. Le diagnostic permet de prendre de la hauteur sur la société. Cela m’a apporté beaucoup de solutions sur l’aspect commercial et de la communicat­ion. Cela m’a permis de sortir la tête de l’eau», confie une créatrice de Manosque. Mille cinq cents entreprise­s ont déjà franchi le pas, avec un petit coup d’accélérate­ur grâce aux signatures de chartes avec les communes.

 ?? (Photo C. P.) ?? « On ne s’autoprocla­me pas artisan », a insisté Roland Rolfo, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat (deuxième à droite), entouré d’une équipe motivée.
(Photo C. P.) « On ne s’autoprocla­me pas artisan », a insisté Roland Rolfo, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat (deuxième à droite), entouré d’une équipe motivée.

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