Comment mieux accompagner les artisans
Mieux accompagner les professionnels et les aider à grandir : la Chambre de métiers et de l’artisanat offre de multiples services bien souvent encore méconnus. Tour d’horizon
Notre action n’est pas connue en général du grand public et pas toujours de nos ressortissants au niveau de ce volet d’accompagnement. » Ce constat de Roland Rolfo, président de la délégation varoise de la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, justifie le besoin de mettre en lumière l’offre de services proposée aux artisans, éclairage de l’édition 2018 de la Semaine nationale de l’artisanat. Petit tour d’horizon de dispositifs d’accompagnement, notamment gratuits dans les trois premières années, période la plus fragilisée.
Vie de l’entreprise Formalités, le guichet unique.
« Notre réseau permet aux entreprises artisanales d’accomplir partout dans un même lieu des déclarations relatives à la création de l’entreprise et toutes les étapes modificatives tout au long de sa vie. Le centre de formalités des entreprises (CFE) est une sorte de guichets unique, et ce depuis 1981 », explique le président.
Le témoignage. Le métier, le statut, le régime fiscal, la TVA… autant de choix à préciser auprès du conseiller. « Cela produit une émotion particulière car c’est nous, gérant, qui faisons face à toutes les problématiques qu’on pouvait occulter auparavant en tant qu’ouvrier », témoigne un artisan marseillais.
Où le trouver? Le CFE est basé au siège valettois, mais aussi à Draguignan. «Nous avons, aussi, des permanences dans le département, à Saint-Raphaël et Fréjus. On peut décentraliser par moments quand le besoin s’en fait sentir. Avec la dématérialisation, nous pouvons aussi travailler à distance», ajoute Evelyne Delpivar, directrice territoriale Var de la CMAR.
Accompagner le créateur Stage préalable à l’installation.
Pour s’inscrire, le créateur doit franchir une étape obligatoire: le stage préalable de quatre jours de
préparation à l’installation. «Il est adapté à chaque situation et son coût est largement pris en charge en fonction de la situation du créateur. Nous avons aussi mis en place depuis un an une formation à distance pour répondre aux contraintes de disponibilités », commente le président.
Le témoignage. « Si je devais résumer le stage en trois points, je dirais qu’on y apprend comment créer l’entreprise, comment la développer et, surtout, la gérer correctement », confie ce cuisiniste. À raison de douze stages par mois, 3 000 personnes l’ont suivi l’an passé.
Pérennité de l’entreprise .« Le fait d’avoir ce minimum de bagages en termes de connaissances et d’obligations, ajoute Evelyne Delpivar, va, aussi, donner envie au chef d’entreprise d’être accompagné. Plus on l’est, plus on peut faire face aux difficultés. C’est dans toutes les premières années de la vie de l’entreprise que c’est le plus compliqué.»
« Pendant
Taux de survie à trois ans.
trois ans, nous accompagnons gratuitement le créateur, période pendant laquelle l’entreprise est très fragile, ajoute le président. Le taux de survie à trois ans est de 85 % pour les entreprises accompagnées contre 67 % pour celles qui ne le sont pas », ajoute Roland Rolfo.
Dear, le diagnostic sans contraintes
Poser un diagnostic pour prendre du recul. Bienvenu dans le dispositif Dear, le diagnostic des entreprises artisanales régionales. Gratuit et sans contrainte, il existe depuis cinq ans.
Le principe. Un conseiller – une quinzaine d’agents dans le Var – se déplace en entreprise. « En très peu de temps et sans paperasse ni bilan», explique Evelyne Delpivar, directrice territoriale Var de la CMAR. Par le dialogue, on va pouvoir faire le point lors de l’entretien. C’est un peu comme si on lui tendait un miroir. »Lebut?« Au travers de ce questionnement, on va l’amener à prendre conscience de
tous les atouts dont il dispose et sur lesquels on va s’appuyer pour l’amener vers l’excellence. L’objectif n’est pas de pointer ce qui va mal, mais bien les atouts qui vont permettre de se hisser au plus haut. On cherche avant tout à lui permettre de se développer. » En fonction des attentes du chef d’entreprise, des conseils, des outils, des documents lui sont proposés.
Le témoignage. « Pendant l’entretien, on met en place un plan d’actions personnalisé. Le diagnostic permet de prendre de la hauteur sur la société. Cela m’a apporté beaucoup de solutions sur l’aspect commercial et de la communication. Cela m’a permis de sortir la tête de l’eau», confie une créatrice de Manosque. Mille cinq cents entreprises ont déjà franchi le pas, avec un petit coup d’accélérateur grâce aux signatures de chartes avec les communes.