Quand performance rime avec développement durable
Le développement durable, ça rapporte ? Oui, si l’on en croit Isabelle Berviller, formatrice aux démarches de Responsabilité sociétale des entreprises et des organisations (RSE/RSO). Cette Six-Fournaise a lancé jeudi, accompagnée d’une poignée de chefs d’entreprises et de responsables associatifs, une « communauté RSE » dans l’aire toulonnaise. En clair, des entreprises et des institutions qui s’engagent à respecter l’environnement, les droits humains ou encore à miser sur l’économie locale.
Plus % de performance
« Créer des produits plus respectueux de l’environnement permet de mieux gérer son énergie et de conquérir de nouveaux marchés, lance la Six-Fournaise. Une équipe épanouie augmente sa fidélité et la pérennité de l’entreprise est améliorée. » De plus, si l’on en croit une étude de France Stratégie, publiée en 2016, les entreprises ayant adopté une démarche RSE ont un gain de performance de 13 % par rapport aux autres. Une autre, publiée en 2017 par un groupe d’experts s’inscrivant dans les dix-sept objectifs de l’ONU pour un développement durable, donne carrément le tournis. Elle avance qu’au niveau mondial, une économie « responsable » pourrait générer 12 000 milliards de dollars et 380 millions d’emplois d’ici 2030… « La démarche de RSE ou de RSO, c’est l’intégration du développement durable dans la stratégie des entreprises ou d’autres organisations, détaille l’experte dans une des salles de l’espace de coworking L’Archipel, rue Chevalier-Paul. « Si nous prenons le cas des entreprises, au-delà du comportement éthique face aux défis qui se posent, comme le changement climatique ou l’effondrement de la biodiversité, la détérioration de l’environnement atteint leur développement économique. Certaines sociétés sont par exemple confrontées à la raréfaction des ressources, d’autres à la pollution des milieux naturels, qui porte atteinte à la santé des gens, donc des employés… » Et concrètement, comment les entreprises ou les « organisations » font-elles pour se lancer sur cette voie ? « Il faut tout d’abord voir où l’entreprise en est en terme de développement durable, dialoguer avec les parties prenantes afin de fédérer autour du projet et prioriser les enjeux et les actions à mettre en oeuvre », liste Isabelle Berviller.
Potentiel
Mais pas de formule magique en vue, les actions à mettre en oeuvre doivent être suivies de près et diffèrent selon les entreprises. « Une usine automobile va par exemple faire des voitures moins polluantes, quand une entreprise de service va plus s’axer sur le bien-être des salariés », continue-t-elle, slides à l’appui, devant ses sept interlocuteurs. Parmi eux, Laurent Moncade, menuisier Toulonnais, qui assure qu’il va« mettre des panneaux solaires sur ses bâtiments. » Ou bien Nathalie Delbecque, de Saint-Mandrier, porteuse d’un projet d’éco-hameau pour les malades du cancer, devant être construit à la Sainte-Baume, qui pense bien qu’elle fera partie du collectif. Car même si, dans ce domaine, le Var semble plutôt à la traîne par rapport à d’autres départements - de nombreux participants, dont l’élu écologiste Guy Rebec, critiquant par exemple le faible nombre de pistes cyclables à Toulon-, tout indique que le potentiel est bien présent. « Il y a environ deux semaines, j’ai développé ces notions au cours d’une réunion organisée par la Chambre de commerce et d’industrie…, lâche Isabelle Berviller. C’était bondé ! »