Syrie: le régime en passe de reprendre la Ghouta orientale
Les forces de Bachar al-Assad se rapprochent d’une victoire dans la Ghouta orientale, ancien bastion insurgé aux portes de Damas où des rebelles ont commencé, hier, à évacuer leur dernière enclave. L’opération, fruit d’un accord avec la Russie, indéfectible alliée du régime syrien, devrait prendre plusieurs jours, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Ecrasés par une pluie de bombes qui a tué plus de 1 600 civils en cinq semaines selon une ONG, les groupes insurgés dans la Ghouta orientale ont accepté un à un d’abandonner leurs territoires dans cette région hautement symbolique pour la rébellion syrienne. Dans l’ultime poche rebelle, autour de la grande ville de Douma dominée par le groupe Jaich al-Islam, l’évacuation de combattants et de leurs proches a commencé ce lundi, selon la télévision d’Etat syrienne.
L’aile radicale ne veut pas partir
Le mouvement rebelle, qui compterait quelque 10 000 combattants, n’a pas confirmé l’information, restant muré dans le silence depuis dimanche. Il est agité par des divisions internes, d’après l’OSDH, pour qui «des discussions » sont en cours pour convaincre « l’aile radicale de Jaich alIslam de ne pas empêcher l’application de l’accord avec les Russes ». « Nous allons rester dans cette ville et nous n’allons pas partir. Que ceux qui veulent sortir sortent», lance Essam Al-Bouidani, le chef de Jaich al-Islam, dans une vidéo postée dimanche sur le compte YouTube du groupe, sans qu’il ne soit possible de déterminer quand elle a été filmée. « Douze bus transportant 629 terroristes de Jaich al-Islam et leurs familles sont sortis de Douma », a annoncé en fin d’après-midi la télévision d’Etat syrienne. Le régime désigne par « ter roriste » tous les rebelles qui s’opposent à lui.
L’armée syrienne contrôle % de la zone
Les médias ont été tenus à l’écart de l’opération, tant par les forces du régime que par les rebelles, ont constaté des correspondants de l’AFP. Ces derniers jours, plus de 46 000 personnes, dont environ un quart de combattants, ont déjà gagné les zones rebelles de la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays, ont indiqué les autorités syriennes. Avec ces évacuations orchestrées par Moscou, le pouvoir syrien contrôle désormais 95 % de la Ghouta, après une offensive meurtrière et dévastatrice lancée le 18 février. Le patron de l’ONU Antonio Guterres avait alors qualifié la Ghouta « d’enfer sur terre ».