« Il ne faut pas minimiser, la violence éducative reste de la violence... »
Olivier Maurel, défenseur des droits de l’enfant et de la non-violence
Mardi après-midi, une trentaine de membres de l’Université du temps libre La Garde-Le Pradet ont assisté, à l’Espace des arts, à une conférence sur la violence éducative. Animée par Olivier Maurel, ancien professeur au lycée Dumont-d’Urville de Toulon, fervent défenseur des droits de l’enfant et de la non-violence. Ce Toulonnais s’est notamment fait connaître pour son livre La Fessée, Questions sur la violence éducative paru en 2001, et pour la création de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire en 2005.
Qu’est-ce que la violence éducative ? Ce sont toutes les formes de violences physiques ou psychiques que l’on trouve normal d’utiliser dans l’éducation des enfants.
Avez-vous des chiffres sur la violence éducative en France ? La violence éducative ordinaire est en régression. Cela reste cependant difficile à apprécier : il faut être précis lorsque l’on s’adresse aux gens sur ces questions. La violence éducative reste abstraite pour beaucoup.
Quels sont les effets à court et à long terme de la violence éducative sur l’enfant ? À court terme, ce sont des effets sur la santé physique, comme des ecchymoses, des blessures des fractures. Il y a aussi une augmentation du stress, et un possible traumatisme. À long terme, une attitude de soumission, ou une habitude à pratiquer la violence, à faire preuve de brutalité vis-à-vis des autres. Il y a aussi un tas de conséquences sur la santé qui découlent de l’effet du stress. Le système digestif va être atteint par des hormones qui deviennent toxiques quand l’enfant ne peut ni fuir, ni se défendre. Un affaiblissement généralisé du système immunitaire peut aussi être possible. Alors là, c’est la porte ouverte à toutes les maladies.
Si un des parents pratique la violence éducative, et veut changer son fonctionnement, que peut-il faire ? Il y a des livres, et des associations dans de nombreuses villes. Moi, je recommande toujours les livres d’Alice Miller. Mais avant tout, il faut être au clair avec soi-même, avec ce que l’on a subi. Il ne faut pas chercher à minimiser la violence que l’on a subie. Car il reste toujours des idées comme quoi la fessée n’a jamais tué personne, ou que c’est pour le bien de l’enfant. La violence éducative reste de la violence.