A Sanary, les militants anti-LGV ne désarment pas
Mardi soir, l’association Stop LGV Sanary a fait le point sur l’actualité de la Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur (LN PCA) et réitéré sa franche opposition au fameux projet ferroviaire
Forcément, les 5339 € placés sur le compte de Stop LGV Sanary feraient presque sourire face aux 60 milliards d’euros que pourrait coûter le projet ferroviaire de Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur, ex« Ligne à grande vitesse ». Mais pour la petite association, l’assemblée générale de mardi soir n’a pas seulement été l’occasion de présenter son rapport financier (et moral) aux adhérents. Il s’agissait aussi de leur lancer un message clair. En substance : la lutte contre la LN PCA doit continuer !
« Le projet le plus cher du monde »
Dans l’assemblée, une cinquantaine de membres. Trop peu pour Michel Lieutaud. Le président regrettait une légère démobilisation, due au fait que « les gens pensent que c’est fini, qu’il n’y aura pas de ligne à grande vitesse sur notre territoire. Sauf que le projet continue bel et bien d’avancer, même si les dates annoncées sont très lointaines. » Le dernier scénario évoqué par les autorités fait en effet état de la construction d’un tronçon Aubagne-Toulon «après 2037», quatrième phase d’un projet qui pourrait être lancé en 2020. « Ce sont aujourd’hui que se prennent les décisions »,a prévenu le vice-président Pierre Vuillemin. Et de rappeler les arguments contre la LN PCA qui ont entraîné la création de l’association il y a de cela sept ans déjà : « Un coût insupportable de 6 milliards d’euros qui en fait, à 100 millions d’euros le km, le projet ferroviaire le plus cher du monde ; les conséquences environnementales, une absence évidente de rentabilité et la nécessité de développer des modes alternatifs pour le quotidien. » Le président du Syndicat des jeunes agriculteurs du Var, Gérald Fabre, viticulteur à Montfort-sur-Argens, est aussi venu apporter son soutien aux Sanaryens : « Ce n’est pas un projet pour tous les Varois, mais pour les politiques qui veulent défendre les intérêts économiques de quelques-uns. » Autre « intrus », Jo Fabris, adjoint au maire de Signes, s’est lui enquis de savoir si les députés du secteur avaient été « interpellés ». Réponse de Michel Lieutaud : « On a invité beaucoup d’élus à venir, mais seule Emilie Guérel a répondu qu’elle nous recevrait. » Rendez-vous est pris dans la permanence de la députée, à la mi-mai.
« Malgré la désinformation, la LN est toujours d’actu »
L’occasion était belle, alors, de rappeler la motion votée en 2016 contre le tracé par l’agglomération Sud SainteBaume, à l’unanimité de ses membres. «Et surtout le silence des élus depuis… »a déploré Pierre Vuillemin. « Pourtant, beaucoup de choses n’ont pas changé, à commencer par ce tunnel de 12 km qui relierait SainteAnne d’Évenos à la gare de Toulon, où il faudra passer sous la Rivière neuve, avec tout ce que cela sous-entend de difficultés techniques »ou encore «le mini-tunnel du Camp du Castellet. » Prochaine étape, tant attendue : la Loi d’orientation des mobilités (LOM), prévue à l’automne 2018, qui devra hiérarchiser les grands projets nationaux. D’ici là, Stop LGV Sanary l’a promis: « Il ne faudra rien lâcher, d’autant qu’il existe un front commun des politiques, de TPM à la Région en passant par le Département, pour convaincre de l’utilité du projet. Malgré la désinformation constante, ne vous y trompez pas, la LN est toujours d’actualité.»