«Dites-nous Europe vous de quelle voulez!»
Toujours difficile de fédérer autour de la thématique de l’Europe ? Pas hier, à Brignoles, où le hall des expositions affichait complet pour la venue de Nathalie Loiseau. La ministre des Affaires européennes a ainsi officiellement lancé les « consultations citoyennes pour l’Europe» devant un parterre d’élus locaux, d’institutionnels, de représentants de la vie civile, associative, économique. Nathalie Loiseau ne démentait pas les « distances » nées entre l’Europe et la population « depuis le traité de Maastricht. Le « Brexit » ou encore les dernières élections en Italie ont confirmé ces « distances ». « Notre continent a plus que jamais besoin de projets transnationaux », constate la ministre, citant la politique migratoire, la sécurité, le numérique. «Mais les réaliser en se passant de l’avis des peuples est une mauvaise idée ». D’où l’idée de ces grandes consultations citoyennes «ouvertes à tous, collectivités, associations, lycées, chambres consulaires, etc. Elles se déroulent dans tous les pays de l’Union, sauf le RoyaumeUni, et reposent sur trois engagements : le pluralisme des opinions exprimées, la transparence, et la restitution des conclusions ». Une consultation, ouverte à tous les citoyens, sera mise également en ligne très prochainement. «Ces consultations seront ouvertes jusqu’en octobre. Pourquoi ? Pour qu’il n’y ait qu’aucune confusion avec les prochaines élections européennes. Par contre, les conclusions de ces consultations seront publiques et accessibles à tous : tous les partis qui le souhaitent pourront se les approprier pour bâtir leurs projets ».
Décider, ou laisser d’autres le faire
Et si c’est à Brignoles que la ministre a lancé cette opération, cela n’a rien d’un hasard. « Ce projet de consultation a été en grande partie inspiré du rapport que la députée Valérie Gomez-Bassac a réalisé avec son collègue Michel Herbillon, membre du groupe LR ». « Ce rapport a été rédigé de façon transpartisane, et a nécessité en tout 80 auditions, soit 300 personnes » rappelait Valérie Gomez-Bassac. « Il démontre globalement que personne ne veut réellement sortir de l’Europe, mais nombreux sont les déçus. Il est temps de parler de l’Europe autrement, de montrer le beau et le positif. Je suis ravie du début de cette aventure ! » Après avoir reçu la médaille de la ville de Brignoles des mains du maire, Nathalie Loiseau concluait : « Le futur de l’Europe, soit nous le décidons ensemble, soit on laisse d’autres décider à notre place…»