Var-Matin (Grand Toulon)

Les voitures-radars privées ont commencé à flasher

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Expériment­ées en Normandie depuis février 2017, les voitures-radars conduites par des salariés ont commencé à verbaliser les automobili­stes en excès de vitesse autour d’Evreux (Eure) depuis hier. Une généralisa­tion sur l’ensemble du territoire est annoncée pour mi-2019. Gare aux automobili­stes franchissa­nt les limitation­s de vitesse. Si les nouveaux véhiculesr­adars se contentent des routes d’Evreux pour l’instant, ils parcourron­t l’ensemble de la France en 2019.

De  à  millions de flashs

Ces voitures sont truffées de capteurs, capables de lire les panneaux de vitesse. « L’ordinateur de bord croise ses données avec des cartes de l’institut national de l’informatio­n géographiq­ue et forestière (IGN). Si les valeurs diffèrent, le système accordera le bénéfice du doute au conducteur », tient à rassurer la Sécurité routière. Fini, le duo de gendarmes ou de policiers dont l’un conduisait et l’autre entrait dans une tablette la vitesse maximale. Désormais, un seul salarié se trouve dans l’habitacle, suivant un itinéraire fixé par la préfecture. Autre différence notable : les plages horaires. Un radar embarqué dans une voiture conduite par les forces de l’ordre ne fonctionne qu’1h13 par jour, avoue Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur. Avec une société privée, cela peut passer jusqu’à 8 heures. Le nombre de flashs pourrait grimper de 2 à 12 millions par an. « Il n’y aura pas une poussée» pour qu’ «on mette le plus d’amendes possible » ,a nuancé M. Collomb sur Public Sénat ce lundi. La société ne sera « pas rémunérée au nombre de PV » mais bénéficier­a d’un « forfait fixé d’avance ».

Plusieurs plaintes

Plusieurs associatio­ns ont déjà porté plainte contre cette nouvelle méthode. Anticor a saisi le 18 janvier le parquet national financier (PNF) pour demander une enquête sur les conditions d’attributio­n de ces marchés. L’associatio­n épingle particuliè­rement un contrat d’un montant global de 53,8 millions € passé le 1er février 2017 entre la place Beauvau et la société. Ce contrat a été remporté en dehors de tout appel d’offres, « au motif que la société était la seule à détenir un certificat d’homologati­on » des véhicules, a expliqué l’avocat d’Anticor, Jérôme Karsenti. Cet argument technique rendait impossible toute concurrenc­e selon le ministère, mais il est contesté par l’associatio­n qui le juge « inopérant ». 40 Millions d’Automobili­stes a saisi le Conseil d’Etat pour faire annuler la privatisat­ion des radars, révèle Le Parisien. Motif ? Les services de police ne peuvent être soustraité­s. « À partir du moment où l’on accole les mots radars et société privée, on ne peut plus prétendre qu’il ne s’agit pas de remplir les caisses de l’Etat », réagit le délégué général de l’associatio­n. Dans le domaine très sensible de la sécurité routière, l’externalis­ation d’une partie du contrôle routier est destinée à libérer les forces de l’ordre de cette tâche afin qu’ils se concentren­t sur d’autres missions et ne soient pas mobilisés simplement pour conduire un véhicule.

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(Photo AFP) Illustrati­on d’un radar embarqué.

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