Var-Matin (Grand Toulon)

« J’ai pu revenir chez moi, faire les courses, le repas ... »

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André-Maurice,  ans, mène une retraite à première vue paisible. Il s’est installé il y a quelques années à Nice après avoir mené sa vie profession­nelle à travers le monde – il a séjourné dans  pays ! – et entamé sa retraite à Madagascar. Pourtant, c’est maintenant qu’il a l’impression de vivre une deuxième vie. Cette fois en cohabitant avec la maladie de Parkinson, qu’on lui a diagnostiq­ué il y a une dizaine d’années. André-Maurice a toujours eu une vie bien remplie. Il a beaucoup travaillé, a eu une fille, sur le tard. Mais un beau jour, il se

rend compte que quelque chose

coince. « J’avais  ans. J’ai commencé à avoir des tremblemen­ts et surtout je devenais très émotif. Ça m’a mis la puce à l’oreille. Quand le diagnostic a été posé, je suis rentré en France.»

Au fil des mois, son état de santé décline. André-Maurice finit par être hospitalis­é, il ne peut presque plus rien faire seul. « C’est extrêmemen­t difficile de se retrouver dans cette situation. De ne plus pouvoir accomplir les gestes du quotidien, comme aller seul aux toilettes...» Mais l’homme est combatif. Il parvient tant bien que mal à conserver le moral. Lorsque son médecin lui propose de changer son traitement, il n’hésite pas. « Je n’avais rien à perdre, tout à gagner. Et ça a marché, j’ai retrouvé une bonne partie des mes capacités. J’ai pu revenir vivre chez moi, je peux me déplacer, faire les courses, le repas... bref, mener une vie normale. Pour autant, ce n’est pas de tout repos, je m’astreins chaque matin et chaque soir, sans aucune exception, à des séances de gymnastiqu­e. Je répète encore et encore les mêmes mouvements pour entretenir la mobilité de mes membres. Jusqu’à présent, cela fonctionne bien.»

André-Maurice sait qu’il doit poursuivre ses efforts au quotidien

mais il accepte bien la situation. « Lorsqu’on a connu la dépendance, on fait tout pour y éviter d’y retomber.»

Aujourd’hui, il ne ménage pas ses efforts. « Ce n’est pas tous les jours évident mais je m’accroche parce que je vois que c’est efficace. Je sors chaque jour promener mon chien, je prends le bus.»

Pudiquemen­t, André-Maurice raconte avoir «connu la fin de vie». « J’ai rédigé mes directives anticipées. Je voulais témoigner pour dire que c’est un sujet dont il faut parler. Les états généraux de la bioéthique sont l’occasion de s’en saisir.»

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(Photo Ax.T.) André-Maurice fait des exercices tous les jours pour entretenir sa mobilité.

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