Nouvel épisode dans la guerre des clans à La Beaucaire Toulon
Deux bandes rivales s’affrontent depuis 2014 pour le contrôle de points de vente de stups à La Beaucaire. L’un des protagonistes de ce conflit armé a été sévèrement condamné
Nouvel épisode judiciaire dans la guerre de clans qui secoue les quartiers ouest de Toulon. Le tribunal correctionnel a infligé une peine de quatre ans de prison à Yassin Kerroum, alias Biscotte, l’un des protagonistes de ce conflit qui oppose deux bandes depuis 2014. « Je me suis fait tirer dessus à plusieurs reprises », a lancé Biscotte, à la barre du tribunal, pour justifier le port prohibé d’un colt chargé de quatre balles au moment de son interpellation, le dimanche 12 février 2017, sur le parking de l’allée des Marronniers dans le quartier de La Beaucaire. Le jeune homme (26 ans) portait des gants en latex noirs et une cagoule sur laquelle était rabattue la capuche de son survêtement. Deux autres individus, masqués par des cache-nez, avaient réussi à prendre la fuite.
Une expédition punitive
Selon le scénario de « l’association de malfaiteurs » retenu par la justice, Biscotte participait ce jour-là à une expédition punitive, lancée en représailles à des tirs visant – la veille – un trafiquant de stupéfiants de la cité. Le tribunal s’en est convaincu, en dépit des efforts de la défense. « Je demande qu’il soit condamné pour ce qu’il a fait (le flagrant de délit de port d’arme, Ndlr) », a posé Me Christophe Hernandez, plaidant la relaxe sur la participation à une association de malfaiteurs. « Il est aventureux de faire un amalgame entre cette affaire et les autres dossiers », a mis en garde l’avocat, en référence aux enquêtes ouvertes par ailleurs, notamment pour « tentatives d’assassinat », après les coups de feu (avec ou sans blessé) qui ont régulièrement éclaté dans l’ouest toulonnais. Yassin Kerroum « est judiciairement étranger à ces procédures, il y est rattaché par un contexte et les circonstances de son interpellation. »
Une arme déjà utilisée
C’est ce contexte – celui de rivalités exacerbées autour du contrôle de points de vente de stups – que le ministère public n’a pas manqué de mettre en exergue. Si Biscotte n’a jamais été condamné pour des faits de trafic de drogue, le pistolet qu’il détenait quand il a été arrêté est apparu comme un élément accablant. « C’est l’arme utilisée le 3 février 2017 par [un autre membre de la bande] pour commettre des tirs », a souligné l’accusation, s’appuyant sur un autre épisode de la guerre des clans. Et de requérir une peine qui « permette de mettre un terme à la peur des habitants du quartier ». À la condamnation à quatre ans de prison (avec maintien en détention), le tribunal a ajouté une interdiction de séjourner à Toulon et à La Seyne (dont il est originaire), ainsi qu’une interdiction de détenir une arme pendant quinze ans.