Var-Matin (Grand Toulon)

Dans la métropole les friperies ont toujours la cote

Pour éviter les grandes enseignes et parce qu’ils ont décidé de consommer autrement, de plus en plus de Varois(es) se dirigent vers les boutiques vintage. Une affaire de budget autant que de style

- G. A. gaubertin@nicematin.fr

C’est parfois dans les vieilles fripes qu’on fait les meilleures affaires... Contrairem­ent à toutes celles et ceux qui font du shopping comme ils se baladent en forêt – c’est-à-dire en errant sans but précis – Virginie, elle, sait où elle va. À peine la jeune femme a-t-elle franchi le pas de la porte d’entrée qu’elle se dirige aussitôt vers le rayon des pantalons. Ce qu’elle recherche ? « Un jean des années 1990. » Et rien d’autre.

Des matières plus résistante­s

Les boutiques classiques et autres grandes enseignes du centre commercial Mayol de Toulon ne sont pourtant pas loin. Mais la jeune femme, préparatri­ce en pharmacie, ne mange plus trop de ce pain-là. C’est pour cette raison qu’elle est venue chez Noush, une petite boutique située sur le cours PaulLendri­n à Toulon. Le problème avec les vêtements d’aujourd’hui, dit-elle, « c’est que les matières ne tiennent pas ». Or, avec les jeans d’époque, « le coton est beaucoup plus résistant ».

Une clientèle plutôt éclectique

Anaïs, la gérante de la boutique, l’a bien compris. Elle propose donc des vêtements datant de 1900 à 1980. Envie d’une blouse des années 1980 à 15 euros, ou d’une élégante étole en

vison gris des années 1940 à 180 euros ? Le choix est large. La commerçant­e affirme d’ailleurs recevoir une clientèle plutôt éclectique, composée aussi bien de « petites mamies qui achètent des pulls anciens pour la qualité de la matière » que de « jeunes filles plus intéressée­s par des robes ou accessoire­s rétro plus faciles à assumer ». Ce n’est pas un hasard si, selon elle, de plus en plus de boutiques de ce type voient le jour. « Ici, résumet-elle, on donne une deuxième vie aux choses, ce qui plaît aux clients qui ont envie de consommer autrement

et de ne pas être habillés comme tout le monde. Cela leur permet d’avoir un style plus personnel et de porter des matières plus nobles, qui vieillisse­nt beaucoup mieux. »

Une deuxième vie aux vêtements

Changement de lieu, changement d’ambiance. Chez Var Azur Linge, il faut le reconnaîtr­e, l’esprit est beaucoup plus « cheap ». Et pour cause : l’associatio­n, qui compte une douzaine de boutiques dans le départemen­t, récolte chaque semaine plusieurs tonnes de vêtements auprès des structures caritative­s, pour leur offrir également une deuxième vie. Forcément, les prix défient toute concurrenc­e. MarieMadel­eine, 74 ans, est une habituée du local de la rue Cordouan à Toulon. Elle fait même «toutes les friperies

du Var ». À 5 ou 6 euros le chemisier et moins de 10 euros le pantalon, difficile de trouver moins cher. Pourtant, à en croire l’infirmière retraitée, « ce n’est pas qu’une histoire d’économie ».« Aujourd’hui, constate-t-elle, sous l’oeil approbateu­r d’Ivanilde, la vendeuse du magasin, ils font tous les mêmes modèles. »

D’où l’intérêt, selon elle, de faire ses emplettes dans ce

genre de boutiques. « Ça ne m’empêche pas d’acheter du neuf, mais ici, on trouve des choses plus originales et même des marques. »

Des pièces uniques et originales

À Solliès-Pont, Betty a ouvert sa boutique « Betty’s vintage » en septembre dernier. « Ce n’est pas une friperie, mais un magasin vintage », tient-elle à préciser. Elle s’est spécialisé­e dans les années 1940 à 1970. « Les gens cherchent avant tout l’originalit­é, des pièces uniques qu’ils ne retrouvero­nt

pas ailleurs », explique-t-elle en exhibant une magnifique robe en lin de la fin des années 1960. « Une vraie belle pièce.» Son coût : 59

euros. Dans les rayons, on peut trouver des chemisiers autour de 15 euros. « Tout dépend de l’année et

du modèle. » Pour garnir ses stocks, Betty fait comme tous ses collègues dans la profession : elle chine. Ça tombe bien, « c’est (sa) passion ». Il y a quelques semaines, elle tenait un stand au salon du vintage à Nice.

Trouver sa taille

La commerçant­e varoise a fait un « carton ». Preuve que la mode rétro a le vent en

poupe. « Cela plaît à tous les âges. Même les jeunes filles de 15 ou 16 ans viennent ici pour se préparer des tenues pour participer à des défilés de pin-up. Cela se fait de plus en plus », assure Betty. Karine, une habitante de Solliès-Ville, vient de flasher sur un gilet en laine rouge. Elle est plutôt « du genre à marcher au coup de coeur ». Mais le problème du vintage, c’est qu’il s’agit souvent d’une taille unique. « Trouver un beau modèle, c’est facile, mais le plus dur, c’est de trouver sa taille… » Retrouvez notre dossier Et si on consommait autrement? sur varmatin.com #solutions

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 ?? (Photos G. A.) ?? Chez Noush, une friperie chic de Toulon, les clients apprécient la « qualité » des vêtements rétro.
(Photos G. A.) Chez Noush, une friperie chic de Toulon, les clients apprécient la « qualité » des vêtements rétro.
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La boutique Betty’s Vintage a ouvert à Solliès-Pont... pour le plus grand bonheur des nostalgiqu­es.
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On trouve de tout chez Var Azur Linge, à des prix défiant toute concurrenc­e.
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