Les élus favorables à un lieu colonel Arnaud-Beltrame
Retard de subvention pour la rénovation de l’habitat ou préoccupation sur la sécurité dans la vieille ville et les moyens de la maintenir : les élus se sont apostrophés, vendredi du conseil
Motions, questions écrites et questions d’actualité sont les ingrédients qui relèvent la saveur d’un conseil municipal. Qui lui donnent sa dernière note qu’Alizée, notre stagiaire à la rédaction de Var-matin, a trouvée un tantinet indigeste. Trois heures d’énoncés alambiqués et d’acronymes obscurs, sont difficiles à avaler pour une première expérience de séance publique. Restent les questions orales, où majorité et opposition s’adressent avec des mots de tous les jours. De quoi réconcilier avec la politique.
Des subventions qui se font attendre
William Seemuller, chef de file d’Agir pour Hyères (groupe de gauche), a dit avoir été saisi par trois Hyérois en proie avec des retards de versement de subventions de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) pour la rénovation de leur logement. « Absence d’information, zéro réponse, zéro délai, zéro montant, qui entraîne une perte de confiance dans un système qui aurait dû être incitatif pour la rénovation de l’habitat en ville. C’est aussi un coup d’arrêt à l’effort de rénovation de l’habitat par crainte de l’attitude de certains services de l’ANAH. Enfin, on ne peut occulter la difficulté financière des propriétaires qui ont versé les sommes aux entreprises pour les travaux, et ne touchent toujours pas l’aide de l’ANAH. » Il a conclu son intervention en demandant au maire de saisir le préfet sur ce dysfonctionnement, et en incitant les banques à garantir les prêts pour la rénovation des logements des propriétaires hésitants, par manque de moyens financiers propres (l’ANAH intervient à hauteur de 70 à 75 % du montant total des travaux). Le maire Jean-Pierre Giran a répondu avoir saisi la préfecture. Pour le cas dont il a connaissance, il a noté que 50 % de la subvention a été versée (la veille du conseil municipal) pour un total prévu de 193 000 euros. Il a rappelé les délais d’instruction, parfois trop stricts, qui ont retardé le paiement. L’acompte est versé sur présentation de factures quand le service est fait et avant achèvement des travaux. Dans le cas cité, cette règle n’aurait pas été respectée. Le maire a dit qu’il n’y avait pas d’autres cas en souffrance. Huit dossiers ont été réglés en 2017 et deux sont en cours actuellement. Au total, ces toutes dernières années, un total de 1,6 M€ a été versé par l’ANAH à des propriétaires privés pour la rénovation de leur habitat à Hyères.
Sécurité dans la vieille ville
Marie-Laure Collin (Hyères Bleu Marine) a dit avoir été saisie par des habitants de la rue Franklin, dans la vieille ville, « qui se plaignent de souffrir depuis trop longtemps d’incivilités, pour les nommer pudiquement : dégradations diverses, nuisances sonores, bagarres de rues, scooters pétaradant, violences verbales, intimidations, menaces et insultes, tout ceci sur
fond de drogue et alcool, jusque tard dans la nuit ». Elle a continué :
« Nous étions déjà intervenus l’année dernière et M. Gély s’était voulu rassurant en promettant un local proche pour la police municipale et des éducateurs de rue, ainsi que deux caméras de surveillance. Ce qui fut dit fut fait, mais apparemment ces actions ont fait l’effet d’un cautère sur une jambe de bois puisque les problèmes évoqués persistent. La police municipale ne démérite pas, nous le savons, mais une brigade de trois personnes la nuit pour les Bosquets, le centre-ville, le Valdé, les Maurels, le Pyanet et le reste de la ville, c’est dérisoire. À défaut de pouvoir verbaliser, nous croyons à la présence dissuasive de la police sur le terrain. C’est pourquoi la seule solution serait de recruter des effectifs supplémentaires. » Le maire a répondu que deux postes de policiers municipaux seraient créés au 1er juin. Jean-Marc Gély a continué : « Les policiers municipaux demandent régulièrement de l’aide à la police nationale que celle-ci ne peut pas fournir, faute d’effectif. Pour avoir assisté à un séminaire en présence des chefs de brigade et du maire, nos policiers municipaux ont une très grande énergie. Mais ils ne peuvent pas outrepasser leurs prérogatives. Le problème appartient à la police nationale, même si nos agents sont prêts à s’en saisir ». Revenant sur la rue Franklin, il a dit : « L’accès à la vieille ville sera limité avec des bornes hydrauliques (le système est en place mais attend la fin des travaux dans la rue Franklin pour être opérant). Cela va nous permettre de contrôler les personnes étrangères au quartier, en plus de la vidéosurveillance. » Des policiers sont aussi en faction du matin au soir dans la rue Franklin. D’autres questions seront évoquées dans notre édition de demain.