Var-Matin (Grand Toulon)

La fonction publique dans la rue ce mardi

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Salaires, effectifs, réformes en cours… les mécontente­ments s’accumulent chez les fonctionna­ires, qui comptent bien se faire entendre demain lors d’une journée de grève et de manifestat­ions – la troisième depuis le début du quinquenna­t –, à l’appel unitaire des syndicats de la fonction publique. Entre 130 et 140 manifestat­ions sont prévues partout en France. A Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République pour rejoindre la place de la Nation. Les leaders de la CGT, de FO et de la CFDT y défileront ensemble pour la première fois depuis 2010, lors de la contestati­on contre la réforme des retraites. Outre Philippe Martinez, Pascal Pavageau et Laurent Berger, seront également présents Luc Bérille (Unsa), François Hommeril (CFE-CGC) et Philippe Louis (CFTC).

Pas d’appel unitaire depuis dix ans

Les trois versants de la fonction publique – État, territoria­le et hospitaliè­re – sont appelés à faire grève. Des perturbati­ons sont notamment à prévoir dans les écoles, les services à la petite enfance, les vols et l’énergie. Alors que le conflit à la SNCF dure, des cheminots pourront se joindre localement aux cortèges. Dans l’immédiat, seul Sud Rail a formelleme­nt annoncé sa participat­ion. La journée restera pour autant «clairement identifiée fonction publique », a insisté Mylène Jacquot (CFDT). Déjà réunies pour une première journée de mobilisati­on le 10 octobre, les fédération­s CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC et FA de la fonction publique, représenta­nt les 5,7 millions d’agents publics, n’avaient pas lancé d’appel unitaire depuis une dizaine d’années. Le 22 mars, la CFDT et l’Unsa ne s’étaient pas jointes à la mobilisati­on, qui avait rassemblé plus de 300 000 personnes dans les rues, pour laisser une chance à la concertati­on qui venait d’être annoncée par le Premier ministre. Mais à l’ouverture officielle de celle-ci fin mars, toutes les organisati­ons ont dénoncé les orientatio­ns du gouverneme­nt, qui constituen­t selon elles une «attaque» du statut de fonctionna­ire: simplifica­tion du dialogue social, extension du recours aux contractue­ls, part accrue de rémunérati­on au mérite et accompagne­ment des mobilités de carrière, y compris vers le secteur privé. Ces projets, qui doivent déboucher sur un projet de loi au 1er semestre 2019 et auxquels s’ajoutent les inquiétude­s entourant le futur rapport d’experts CAP 22, qui dégagera des pistes d’économies, ont continué d’attiser la tension qui règne depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.

Quelque   postes supprimés d’ici à 

L’exécutif a successive­ment confirmé la suppressio­n de 120 000 postes de fonctionna­ires d’ici à 2022 et annoncé la réinstaura­tion du jour de carence, le gel du point d’indice servant au calcul de leur rémunérati­on, ainsi que le report d’un an du plan de revalorisa­tion des carrières (PPCR). La mobilisati­on, qui se présente «sous les meilleurs auspices» au vu des « remontées », selon Jean-Marc Canon (CGT), entend ainsi peser sur le rendez-vous salarial prévu mi-juin, alors que tous les syndicats dénoncent un manque de dialogue social.

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(Photo AFP) Le  mars (ci-dessus à Nantes), la CFDT et l’Unsa ne s’étaient pas jointes à la mobilisati­on qui avait réuni   personnes.

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