Tourisme: «La météo et les grèves nous inquiètent»
Le Varois Jean-Pierre Ghiribelli préside l’Union départementale et régionale des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), qui a tenu son assemblée générale à Hyères. L’UMIH, premier syndicat de ces professions liées au tourisme, regroupe les activités de bars-brasseries, restaurants, hôtels, plages privées, discothèques, bowlings et casinos.
Les grèves chez Air France et à la SNCF ont-elles eu un impact sur vos activités en avant-saison? En liant ces conflits sociaux à la météo peu favorable, on chiffre à % le manque à gagner en taux d’occupation comme en chiffre d’affaires. Ceci est renforcé par l’idée qu’il est très difficile de fidéliser la clientèle, mais aussi les salariés, en cette saison. Les ponts du mois de mai ont bien fonctionné, malgré quelques annulations. Il demeure que les réservations sont hésitantes pour fin mai et juin. La météo et les grèves nous inquiètent beaucoup.
Quelles sont les promesses du Grand Prix de France de Formule , le juin? Nous espérions une année exceptionnelle de ce fait, après une année qui était déjà bonne (+ à %). Nous avons planché sur des packages hôtels pour les spectateurs qui viendront de loin. Il faut s’attendre à des taux d’occupation exceptionnels au moment du Grand Prix. Cela tombe bien car fin juin-début juillet est souvent faible pour nos métiers.
La combinaison de la météo et des grèves impactera-t-elle la saison ? J’espère me tromper, mais je pense que la saison sera endommagée, même à supposer que le conflit SNCF s’arrête avant l’été. L’image de notre pays est dégradée, une morosité s’est emparée des touristes étrangers. Ce serait dommage de les perdre car on observe leur retour dans nos territoires depuis deux ans. Quels sont les avantages du Var en matière de tourisme ? On a tous types d’établissements et des paysages divers. Je crois que chaque département doit prospecter sur la clientèle qu’il peut accueillir dans de très bonnes conditions. Les familles, par exemple. À part le golfe de SaintTropez, je ne crois pas que le Var ait vocation à attirer une clientèle très haut de gamme. Mais i faut continuer à travailler sur la qualité et recommander à nos chefs d’entreprises de se comporter comme tel, à tous les niveaux, y compris avec les salariés. Car aujourd’hui, il est devenu plus facile de trouver des clients que des salariés qualifiés. Est-ce un problème de qualification ou de salaires ? Je pense que c’est un problème de formation. Il faut qu’on ait un organisme d’État qui forme les collaborateurs en lien avec la spécificité des entreprises. On a plus d’offre que de demande, c’est tout à fait anormal. Sur les salaires, effectivement, nous n’étions pas très bons il y a quelques années. Mais nous avons balayé devant notre porte. Aujourd’hui, tout ce que nous offrons est séducteur, malgré les horaires de travail, les week-ends, les coupures. Nous appelons à une baisse de charges pour nos professions qui sont les plus réglementées de France.
Comment le gouvernement considèret-il le tourisme ? Nous ne faisons pas de politique, c’est clair. Mais ce gouvernement prête une oreille attentive au tourisme. Il a créé la Confédération des acteurs du tourisme que préside Roland Héguy, le président national de l’UMIH, qui est la première organisation syndicale en terme de représentativité, pour négocier avec l’État. Le tourisme est véritablement l’industrie du e millénaire, partout dans le monde.