Var-Matin (Grand Toulon)

« C’est un véritable levier de croissance »

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Michel Tohane dirige la Business Unit Aviation des Aéroports de Côte d’Azur (ACA) que sont Nice, Cannes et St-Tropez. Il est aussi vice-président de SkyValet, une compagnie d’assistance au sol d’aviation d’affaires présente en France, au Portugal et leader en Espagne, qui compte 22 destinatio­ns.

Avez-vous constaté une croissance dans le secteur de l’aviation d’affaires ?

Oui, le marché reprend. Nous avons subi une baisse et il a fallu une bonne dizaine d’années pour remonter au niveau de  mais aujourd’hui, on le dépasse et  a été la première année de croissance globale en Europe. Nous avons fait +%, toutes destinatio­ns et toutes compagnies confondues. Nous ressentons la croissance aussi bien en aviation d’affaires qu’en aviation commercial­e car l’aéroport de Nice connaît aussi une croissance considérab­le en terme de passagers.

Comment expliquez-vous cette croissance et la clientèle a-t-elle changé ?

Nous sommes numéro deux en Europe en aviation d’affaires et privée après Paris-Le Bourget et devant Genève en nombre de mouvements en . L’aéroport de Nice accueille aujourd’hui   à   vols par an. La clientèle d’affaires est en croissance. Nous avons pris conscience que cette aviation était en train de changer. Traditionn­ellement, nous avions essentiell­ement un trafic européen mais aujourd’hui, il arrive de partout notamment du Moyen-Orient et des pays de l’Est. Ces avions arrivent de zones plus éloignées et ont de plus gros besoins, des besoins nouveaux aussi car le client du MoyenOrien­t n’est pas celui de Zurich.

Face à cette évolution, vous avez dû vous adapter...

Nous avons considéré que cette aviation était un véritable levier de croissance qui apporte énormément de bénéfices au territoire et qu’il fallait mettre en place les conditions qui répondent à cette évolution. Mon rôle est de diriger cette organisati­on, exclusivem­ent dédiée au développem­ent de cette aviation tant en terme d’infrastruc­tures qu’en terme de services. Aujourd’hui, en Paca,  personnes travaillen­t sur l’aviation d’affaires sachant que nous sommes sur  destinatio­ns en Europe et à l’étranger chez SkyValet. C’est considérab­le, notamment en cette période de l’année. Ces avions, il faut les traiter, avoir du personnel qualifié, traiter des avions qui partent en même temps, il faut des hommes.

Quels sont vos projets ?

Nous n’avons rien fait de spectacula­ire cette année car nous avions déjà fait beaucoup de choses. Par exemple, il y a deux ans, nous avons créé un terminal dédié exclusivem­ent à l’aviation d’affaires et l’activité hélicoptèr­e à Nice. Il y a un trafic considérab­le notamment entre Monaco et Nice mais également sur d’autres plateforme­s comme à St-Tropez et Cannes. Il y a sinon des projets d’augmentati­on de capacité d’accueil de ces avions car les passagers arrivent parfois d’Arabie Saoudite, du Moyen-Orient, avec des  ou de gros avions pendant la saison d’été et donc il y a beaucoup de travail. Un travail qui ne se voit pas forcément, qui permet au moment du Festival de Cannes ou du Grand Prix de Formule  d’accueillir un pourcentag­e d’appareils supplément­aire et de satisfaire la demande. Nous avons une énorme logistique sur les aéroports qui accueillen­t de tels événements. La bonne nouvelle, c’est que nous en avons aussi hors saison, ce qui permet de lisser le trafic, sur des plages horaires où on en a le plus besoin.

Des changement­s doiventils être opérés sur l’aéroport de Saint-Tropez La Môle ?

C’est un plus petit aéroport, intégré dans son environnem­ent. Nous venons de signer une charte il y a deux semaines dans laquelle nous nous engageons à ne pas le développer, à ne pas augmenter les longueurs de pistes. Quand nous l’avions acquis en , nous nous y étions engagés. Il n’aura ainsi pas vocation à recevoir de l’aviation commercial­e de gros tonnage. Nous voulons garder cet écrin destiné à l’aviation d’affaires. De toute façon, pour ces appareils, nous avons l’aéroport de Nice. Dans cette charte d’engagement­s, il est aussi question d’environnem­ent. Aujourd’hui nous sommes carbone neutre niveau , ce qui signifie que nous nous engageons à réfléchir à ces questions, notamment dans le choix de véhicules électrique­s sur les différents aéroports.

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Michel Tohane dirige la Business Unit Aviation des Aéroports de Côte d’Azur. Selon lui, le marché reprend et la clientèle vient de partout et de plus loin.

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