Comment redonner le sourire aux entreprises et salariés Le réseau
Pour rompre avec la sinistrose et l’évocation de la souffrance au travail, Les Optimistes du Sud-Est dont sa présidente Mylène Lavialle proposent des solutions pleines de bon sens
Le bien-être (pour ne pas dire le bonheur), ça se cultive. Même en entreprise. La raphaëloise Mylène Lavialle a lancé, il y a quatre ans, son premier Dîner des optimistes et créé, il y a trois ans, l’association Les Optimistes du Sud-Est (Ose) qu’elle préside avec trois personnes. Son parcours professionnel l’a amenée à se remettre en question et à proposer aujourd’hui des solutions pour aider les autres. La chef d’entreprise a aussi organisé récemment, en tant que déléguée varoise, la première Journée de l’optimisme et du bien-être au travail du Var qui s’est tenue à Toulon. « Nous ne sommes pas des Bisounours. Il y a beaucoup de souffrance au travail, reconnaît Mylène Lavialle. Nous ne sommes pas dans de l’utopie. Mais, alors qu’en France, nous avons la chance d’être dans un pays qui va bien, où il existe des structures d’accompagnement des salariés et des entreprises, où nous sommes plutôt privilégiés par rapport à d’autres pays, les Français sont assez pessimistes dans l’ensemble et reconnus comme les plus gros consommateurs d’antidépresseurs. L’idée est de trouver des solutions positives pour continuer d’avancer. »
Cultiver la bienveillance
Et Mylène Lavialle parle en connaissance de cause. « Moiçaaété le déclic lorsque j’entendais les réflexions de mes collègues à la machine à café. L’idée est de prendre conscience de tout ça. Je reconnais que c’est difficile, mais c’est de ma responsabilité propre de veiller à mon bien-être, en cultivant la bienveillance, en remerciant les autres, en ayant un regard positif, en libérant les hormones du bonheur qui sont, selon les études, bonnes pour notre santé. » La Ligue des Optimistes est une association nationale, à but philosophique au départ, à laquelle appartenaient des personnalités comme Jean d’Ormesson ou Mathieu Ricard. Le Printemps de l’optimisme s’est ainsi tenu au Conseil économique et social à Paris récemment. « L’idée est de dire : il y a des moments très difficiles mais en cultivant ce tempérament, en le travaillant, en le développant et en ayant confiance en l’avenir, on peut se construire un avenir positif en lien avec les autres », explique Mylène Lavialle. Il y a quatre ans, lorsqu’elle a lancé le premier Dîner des optimistes, « on a vécu un moment d’humanité car on se rend compte que les gens qui cultivent cet optimisme ont souvent connu de grandes souffrances mais ils ont fait le choix d’être positifs, ils sont sortis de leur zone de confort, ils ont envie de partager de tels moments ». Selon Mylène, « l’objectif est de développer son estime de soi, sa confiance, pour aider les autres ».
Vers des méthodes managériales nouvelles
Une quête qui intéresse de plus en plus d’entreprises, soucieuses du bien-être de leurs salariés. « Ça doit se travailler ensemble car nous sommes tous interdépendants, nous avons une responsabilité collective, il faut faire le choix de son métier, oser être à la bonne place. Et en même temps, il y a des gens qui s’engagent, montent leur boîte. Notre génération à nous, c’était : Merci patron ! Aujourd’hui, les jeunes veulent choisir là où ils veulent travailler. Si bien que les entreprises réinventent des méthodes managériales nouvelles. D’après les études, la chose la plus importante pour un salarié, ce n’est pas le salaire mais la reconnaissance. Aujourd’hui, on a besoin de reconnaître le travail, les talents des gens. Les entreprises cherchent des solutions. Beaucoup veulent entrer là-dedans mais comment mesurer ce bien-être ? Il n’y a pas d’indicateur clé hormis le sourire à la machine à café, des salariés qui innovent, moins d’absentéisme, moins d’accidents au travail… Il y a aussi beaucoup de question derrière ce bien-être au travail », reconnaît Mylène Lavialle.
Volonté de construire l’avenir de l’entreprise
Les modèles de nos entreprises semblent se réinventer sous la pression des jeunes générations. « Les DRH travaillent là-dessus, sur la recherche des talents, l’essai de l’autonomie des salariés et le droit à l’échec aussi », souligne Mylène Lavialle. « Il y a une tendance de fond, une volonté de construire l’avenir de l’entreprise, de retrouver la confiance en la croissance, en ses clients, l’accueil, faire attention aux incivilités en interne. Un chef d’entreprise peut générer aujourd’hui de l’optimisme. Maintenant , est-ce sa priorité ? » Telle est la question. En guise de solutions, Mylène Lavialle propose des « tableaux de kifs pour savourer ses victoires, un tableau des bonheurs et/ou des réussites du jour » pour faire la fierté de ses salariés. La première Journée de l’optimisme et du bien-être au travail a ainsi « ouvert la discussion ».« C’est une première pierre, reconnaît Mylène Lavialle. L’année prochaine, cette journée sera encore plus fournie en ateliers à thème, en entreprises partenaires, en solutions proposées, pour la faire rayonner plus largement sur l’ensemble du département », espèret-elle. Et si beaucoup d’entreprises, notamment les TPE/PME, n’osent pas ou ne savent pas comment franchir le pas, l’association OSE se dit prête à les renseigner et à les aider à faire un pas vers le bonheur. optimistes-sud-est.fr