Var-Matin (Grand Toulon)

Hubert Falco: «La population toulonnais­e est inquiète»

« Pour la quatrième fois », le maire de Toulon a écrit une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur. « L’état doit permettre aux Toulonnais de vivre sans la peur », insiste Hubert Falco

- PH. C.

Àla colère s’ajoute l’exaspérati­on. Voilà un an que cela dure. Et cette fois, la coupe est pleine. Dans un courrier, le quatrième, Hubert Falco alerte le ministre de l’Intérieur sur les manques de moyens accordés à Toulon. Bien qu’il soit venu dîner en préfecture récemment, Gérard Collomb n’est pas allé à la rencontre des policiers du commissari­at de Toulon, contrairem­ent au programme communiqué. Le ministre d’État s’était rendu à Marseille pour une visite de quelques minutes seulement.

L’émotion des maires

Pourquoi l’État n’accorde-til pas à Toulon les mêmes moyens qu’à Nice ou à Marseille? Pourquoi la préfecture varoise est-elle absente de la liste des trente « quartiers de reconquête républicai­ne » ? (lire en encadré cidessus). Mystère. En janvier dernier, le préfet lui-même avait assuré « partager l’émotion des maires déçus ». Les événements de la nuit dernière à La Beaucaire semblent s’apparenter à la goutte d’eau qui fait déborder le vase. «La ville de Toulon voit se développer dans certains de ses quartiers, un nouveau type de délinquanc­e, lié aux trafics et en particulie­r au trafic de drogue. Cette délinquanc­e est particuliè­rement violente et la multiplica­tion de l’usage d’armes à feu crée une situation d’insécurité dans les quartiers concernés qui est réelle et qu’il serait irresponsa­ble de ne pas prendre en compte », assure le maire. « Malgré mes interventi­ons, les services de la police nationale n’ont à ce jour pas été renforcés dans la ville de Toulon », écrit Hubert Falco dans son courrier. « Non seulement la situation ne s’est pas améliorée mais aujourd’hui, après la cité de La Beaucaire et celle des Oeillets, ce sont celles de la Closerie et de la Florane qui commencent, elles aussi, à être gangrenées par ce fléau. N’attendons pas un drame de plus pour reprendre le contrôle et restaurer l’autorité de l’État », prévient Hubert Falco. «Il nous faut des renforts. Il faut augmenter d’urgence le nombre de policiers nationaux affectés à Toulon ». Et Hubert Falco de noter que des moyens supplément­aires allaient être dépêchés à Nice et à Marseille alors que la situation de la capitale varoise n’est pas pire mais pas meilleure.

« Seul l’État peut répondre »

« La police municipale n’a pas vocation et n’est pas formée pour lutter contre le grand banditisme et les réseaux de trafics. Seul l’État peut répondre à cette problémati­que et inverser la tendance dans nos quartiers». Et de conclure : « La population toulonnais­e est inquiète. Elle attend que l’État la protège et lui permette de vivre sans peur. Elle s’en ouvre régulièrem­ent au maire que je suis et il est de mon devoir de vous demander le plus officielle­ment possible, un renforceme­nt immédiat, perceptibl­e et permanent du nombre de policiers nationaux sur le terrain à Toulon et de leur donner les moyens techniques et matériels d’exercer leurs missions dans les meilleures conditions ».

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(Photos doc Dominique Leriche) Hubert Falco : « Les Toulonnais sont inquiets ».

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