Toute vérité est-elle définitive ?
Comment il aborde le sujet
« Cette question pose une double difficulté. Celle du rapport entre vérité et réalité, mais aussi entre vérité et durée. La vérité en tant que telle, si elle correspond effectivement à ce qui est réel, est définitive. Lorsque je dis “La Terre est ronde” ou “ et font ” ,ces propositions sont vraies dans la mesure où elles décrivent une réalité indéniable et, a priori, définitive, ou à tout le moins sans limite de validité dans le temps. Cependant, si la chose en question, la réalité sur laquelle porte l’affirmation, change - par exemple, je dis “Il fait jour” alors que la nuit est tombée - ce qui était vrai au moment où la vérité a été énoncée peut ne plus l’être. Une vérité peut être “définitivement” vraie, dans la mesure où elle est irréfutable, mais peut ne pas l’être éternellement et donc ne pas être définitive... Ce rapport entre vérité, réalité et durée est important à creuser pour saisir et dévoiler l’essentiel des enjeux du sujet. »
Un auteur qui l’a traité
« La remise en cause de la vérité, de l’évidence, de la certitude est aussi ancienne que la science et que la philosophie ! D’où la position scientifique et philosophique commune de méfiance vis-à-vis des sens et vis-à-vis de toute connaissance qui se présenterait comme définitivement assurée.
Chez Descartes, aucune vérité ne peut résister à l’épreuve du doute le plus radical, sauf le doute lui-même, qui lui fournit l’exemple d’une vérité absolument définitive, première pierre de l’édifice des sciences modernes. Cette méfiance vis-àvis de toute vérité définitive se retrouve dans les sciences contemporaines. »
Un lien avec notre société
«Les fake news ou la notion de “post vérité”. C’est à la fois très intéressant et inquiétant. Dans un monde qui risque de ne plus être régi par une exigence de vérité, mais par un besoin d’efficacité, avons-nous encore besoin de vérité ? »