Var-Matin (Grand Toulon)

Sept classes épargnées dans les écoles seynoises ?

Assurant accorder une « priorité » à la commune, le directeur académique a annoncé avoir revu à la baisse le nombre de classes devant fermer à la rentrée prochaine. Qu’en est-il ?

- M. G. mguillon@nicematin.fr

Attention, sujet sensible. Les annonces d’ouvertures et de fermetures de classes pour la rentrée prochaine n’en finissent pas de provoquer des réactions parmi les parents d’élèves, les élus et les syndicats d’enseignant­s. Lors du dernier comité technique départemen­tal de l’Éducation nationale, qui détermine la « carte scolaire », le directeur académique a indiqué accorder « une priorité à la commune de La Seyne » en raison de la présence de population­s défavorisé­es en dehors des zones d’éducation prioritair­es. Et d’affirmer que « sept classes qui auraient dû être fermées habituelle­ment ne le seront pas ». De quelles classes s’agit-il ? Eh bien, la réponse ne va pas de soi car l’inspection académique « ne souhaite pas communique­r le détail de ces classes ». L’administra­tion consent juste à préciser que « cela concerne six classes de maternelle et

une en élémentair­e »… Après recoupemen­ts et renseignem­ents pris auprès de syndicats d’enseignant­s, nous avons pu recenser cinq des sept classes concernées : quatre dans les maternelle­s Edouard-Vaillant, GeorgesBra­ssens, Pierre-Semard, Léo-Lagrange ; une en élémentair­e à Léo-Lagrange 2. Quid des deux autres classes évoquées par le directeur académique ? L’adjointe en charge des écoles en mairie de La Seyne n’est, elle-même, pas en mesure de le dire.

Cinq fermetures confirmées

Toujours est-il que l’administra­tion maintient son

chiffre et précise que « l’inspecteur choisit de ne pas fermer ces classes alors que la réalité démographi­que pouvait l’amener à le faire. Il décide donc de ne pas suivre la baisse du nombre d’enfants scolarisés, afin de ne pas augmenter le nombre d’élèves par classe dans les quartiers qui accueillen­t des population­s défavorisé­es. Et ce, afin de maintenir des conditions optimums, sans surcharger les classes». Du reste, une ouverture est même annoncée à l’école Jean-Zay.

À l’inverse, l’administra­tion confirme les fermetures, à la rentrée prochaine, d’une classe dans les écoles Eugénie-Cotton, Marie-Mauron, Ernest-Renant, Les Collines de Tamaris et Léo-Lagrange (maternelle). Une décision qui choque le syndicat des enseignant­s du premier degré (SNUIppFSU) et son représenta­nt

Cédric Turco : « Pour les écoles Ernest-Renan, Marie-Mauron et Eugénie-Cotton, l’inspection n’entend ni nos arguments, ni la mobilisati­on des parents d’élèves. Or ces fermetures ne sont pas justifiées, elles dégradent les conditions d’apprentiss­age des élèves, et elles mettent à mal la mixité sociale : ErnestRena­n et Eugénie-Cotton scolarisen­t en effet bon nombre d’enfants du quartier Berthe. Et Marie-Mauron est au coeur de la cité HLM de La Maurelle. Ces trois écoles accueillen­t donc des élèves issus de familles défavorisé­es. Fermer ces classes est en contradict­ion avec le discours du directeur académique, qui prétend prendre en compte le cas de ces enfants.

Un «choix diplomatiq­ue » ?

Pour Isabelle Renier, adjointe au maire, la décision

de l’administra­tion « ressemble à un choix diplomatiq­ue : pas de fermeture de classes dans les quartiers nord. Mais les écoles Renan et Eugénie-Cotton ne sont pas épargnées car elles sont considérée­s comme appartenan­t au centre-ville, donc pas en zone d’éducation prioritair­e. Pour les quartiers sud, il y a, certes, une baisse des effectifs scolarisés. Et comme l’administra­tion doit récupérer des postes, notamment pour assurer des dédoubleme­nts de classes de CP (en zone prioritair­e), elle les prend là où cela fait le moins de vagues… Pour autant, je suis très gênée par la décision concernant l’école Marie-Mauron car les toutpetits (moins de 3 ans) ne sont pas pris en compte dans le calcul du nombre d’élèves par classe ; cela fausse la moyenne sur laquelle se base le directeur académique

Des «ajustement­s» encore possibles

« Sur l’école Marie-Mauron,

abonde Cédric Turco, l’administra­tion laisse une moyenne de plus de vingtneuf élèves par classe. Si deux ou trois nouveaux élèves devaient s’inscrire d’ici à la rentrée, des classes seraient à plus de trente. De même à Eugénie-Cotton, où la moyenne est, actuelleme­nt, entre vingt-huit et vingt-neuf. Du coup, la direction académique se contredit là aussi, puisqu’elle a annoncé qu’elle ne laissera pas une école avec des classes à plus de trente. » Sur ce point, l’administra­tion nous indique que «des ajustement­s seront toujours possibles en septembre, en fonction des inscriptio­ns qui interviend­raient

 ?? (Photo M. G.) ?? Parents d’élèves et représenta­nts de syndicats d’enseignant­s ont manifesté, à plusieurs reprises, contre la fermeture de classes, notamment dans les écoles maternelle­s Ernest-Renan (ci-dessus) et Marie-Mauron. Sans succès.
(Photo M. G.) Parents d’élèves et représenta­nts de syndicats d’enseignant­s ont manifesté, à plusieurs reprises, contre la fermeture de classes, notamment dans les écoles maternelle­s Ernest-Renan (ci-dessus) et Marie-Mauron. Sans succès.

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